Jorane : Le flambeau
Jorane boucle sa tournée acoustique internationale à Montréal, pour deux soirs, après plusieurs mois à enchanter le Vieux et le Nouveau Continent. Dernière rencontre avant le repos.
"J’arrive d’une tournée aux États-Unis, j’ai fait San Francisco, Los Angeles, Portland, Seattle. Ce soir, on fait deux shows à Cumberland, car le premier est sold out", raconte une Jorane simple et enjouée au bout du fil qui relie Montréal et Vancouver, où elle se trouve. Le mois dernier, elle a chanté en Angleterre: Londres, Cambridge, Brighton.
Fantastique chemin pour la Québécoise qui lançait en 1999 son premier opus, Vent fou: "Je ne pensais pas que ce serait pour moi, cette carrière-là, et les tournées autour du monde. J’y rêvais en secret, mais tellement en secret que je ne me l’avouais pas. Ça a grandi, j’ai pris chaque étoile une à une. On est passionné, on ne prend jamais de break, mais en même temps c’est ressourçant de voyager comme ça, d’avoir la chance de faire de la musique partout."
Et partout, la magie opère. La volupté de sa voix et de son violoncelle chamboule les foules. Jorane allume les mélomanes et stimule les autres artistes, comme une trame sonore du quotidien: "Il y a plein de fans qui me donnent des albums, des trucs qu’ils font. Tu sens qu’il y a comme un flambeau de création qui se passe, sans qu’on ait vraiment le contrôle. C’est super motivant. Et c’est partout dans le monde: aux États-Unis, au Canada, en Angleterre, en Allemagne."
Qui dit voyages, dit rencontres. Et la création de Jorane se transforme, au fil des albums jusqu’à son plus récent, The You and the Now, presque exclusivement dans la langue de Tori Amos. L’anglais, indispensable à toute carrière internationale? "C’est un concours de circonstances. Avec Simon Wilcox, qui est une de mes super bonnes amies et une très bonne auteure-compositrice-interprète, on voulait mettre en commun notre passion, on a travaillé ensemble, on a écrit plein de textes il y a quatre ans. J’ai mis en musique ces textes-là. Quand je suis allée enregistrer à Los Angeles, j’ai rencontré Lisa Germano et Shira Myrow, et j’ai écrit des chansons avec elles. Je prends les occasions qui se présentent à moi de collaborer avec des gens extraordinaires."
Jorane s’avoue boulimique de la création et remercie les cinéastes de l’embaucher pour composer leurs trames sonores (Je n’aime que toi, Unfaithful, I Am Dina). Pendant les Fêtes, elle mettra un point final à la b.o. d’Un dimanche à Kigali de Robert Favreau, qui sera sur nos écrans au printemps 2006.
De Winnipeg à Montréal, il n’y a qu’un avion, qu’elle prendra pour clore cette longue tournée acoustique, une formule qui lui est nécessaire: "J’ai besoin d’une grosse palette d’émotions musicales pour combler ce que j’ai envie de raconter, de partager. J’aime pouvoir explorer les différentes couleurs." Plus que deux occasions pour son public montréalais de lui apporter CD, lettres, toiles et – à coup sûr – des fleurs pour la remercier de sa musique envoûtante, brûlante de désirs.
Les 13 et 14 décembre
Au Cabaret Music-Hall
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