Yves Daoust : Solstice divers
Le compositeur Yves Daoust coordonne un festival de musique contemporaine mis sur pied par le Conservatoire de musique de Montréal.
Le Conservatoire de musique de Montréal offre chaque année plusieurs centaines de concerts: solo, d’ensemble ou d’orchestre, baroque ou électro, tout y passe, et c’est presque toujours gratuit. Cette fois-ci, c’est un festival de musique contemporaine qui retient l’attention, un genre avec lequel on est porté à associer de plus en plus l’institution. Cette dernière remarque fait sourire Yves Daoust, professeur de composition électroaoustique au Conservatoire depuis 1980: "Voilà qui me fait plaisir! C’est un peu un retournement de situation parce qu’il y a 20 ans, il me semble que c’était plutôt le contraire. C’est vrai que nous sommes très dynamiques dans ce domaine; le secteur "composition" est très vivant, et puis les profs ont aussi changé beaucoup depuis mon arrivée, alors que peu d’entre eux étaient intéressés à jouer la musique d’aujourd’hui."
Le festival Les Concerts du Solstice offre, avec sept concerts en quatre jours, l’occasion de prendre le pouls de ce qui se brasse dans les murs de l’institution, tant du côté des élèves que des profs. "Pour cette première édition, on a rassemblé tout ceux qui prévoyaient des concerts vers ces dates-là, mais comme on compte en faire un événement récurrent, il est probable que les prochaines programmations soient encore plus diversifiées." Celle-ci l’est déjà pas mal, le grand absent étant sans doute l’Orchestre symphonique du Conservatoire, que dirigera Raffi Armenian le 11 décembre (14 h 30, salle Pierre-Mercure) et qui avait plutôt planifié un programme d’œuvres de Carl Nielsen (1865-1931), Edward Elgar (1857-1934) et Felix Mendelssohn (1809-1847) avec, tout de même, une création de Simon Martin.
Le festival s’ouvre à la Chapelle historique du Bon-Pasteur le 13 (20 h) avec l’ensemble Musique Avenir (les élèves de la classe d’interprétation de Véronique Lacroix) où l’on entendra Schoenberg, Haas, Manoury, mais aussi Maxime McKinley et, encore, Simon Martin. Deux concerts le lendemain: celui des étudiants d’abord, à 17 h, dans la superbe salle de la Maison des Jeunesses Musicales (rue Mont-Royal), avec Stockhausen, Gougeon, Messiaen, Ives, Arcuri et d’autres (aussi le lendemain, programme différent); puis, à 20 h, de retour à la Chapelle, les pianistes Dominique Roy et Bruce Mather feront résonner l’étrange piano en seizième de ton que possède ce dernier (tout le clavier ne couvre… qu’une octave!). L’ondiste Jean Laurendeau sera aussi du concert et l’on entendra entre autres des œuvres de Mather et Michel Gonneville, tous deux présents aussi sur le disque Naturel, lancé par ATMA au même moment. Gonneville, qui enseigne la composition au Conservatoire, coordonne la soirée du 15, qui regroupe sous le titre "Constellations" différents ensembles de l’institution (flûtes, percussions, à vent, d’improvisation, etc.). C’est le 16 que l’on pourra entendre les profs; la violoniste Anne Robert, la percussionniste Marie-Josée Simard et les pianistes Louise Bessette et Raoul Sosa (entre autres) se mouilleront alors en solo et en duo. L’électro clôt le tout le 17 à la Cinquième salle de la PdA (comme les deux concerts précédents) avec Électro-Chocs #4, une soirée images et sons qui nous rappelle que l’électroacoustique n’est plus ce qu’elle était. Yves Daoust explique: "Il y aura des vidéomusiques, une discipline assez récente qu’enseigne Louis Dufort, des performances en direct et des œuvres sur support. Le monde de l’électroacoustique est de plus en plus éclaté et j’encourage beaucoup les explorations les plus diversifiées."
On pourra aussi le constater avec Électro-Chocs #3, ce 11 décembre à la Maison de la culture Maisonneuve, alors que les élèves d’Yves Daoust participeront à l’événement Sensorium (www.sensorium.qc.ca) en accompagnant une parade de mode de vêtements en gazon!
Les Concerts du Solstice
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