Bob Walsh : Blues de Noël
Bob Walsh, fougueux bluesman qui dévore la scène depuis plus de 30 ans, se révèle bien humblement dans le décor d’un café sherbrookois. Portrait de LA légende du blues au Québec.
Attendu au Vieux Clocher de Magog le 17 décembre, le musicien se prête avec gentillesse au jeu médiatique, mais il est manifestement plus à l’aise en spectacle où il explose littéralement. Cette exubérance lui vient sans doute de ses années passées dans les bars enfumés de la province, alors qu’il devait attirer l’attention d’un public souvent indiscipliné. Bob Walsh a aujourd’hui délaissé ce milieu particulier, mais il n’a rien perdu de sa fougue. "Je suis comme un enfant qui a trop d’énergie. Les bars, c’était chez nous. C’était mon élément. Je m’inspirais des journées merveilleuses passées sur la plage ou sur la route pour faire mes shows. Mais là, je joue devant des gens qui écoutent plus. C’est un autre monde. Je me sens plus emporté! L’attention et l’énergie que je reçois, je les exploite en musique."
Malgré sa notoriété indéniable – il est en nomination aux Maple Blues Awards de Toronto à titre d’interprète masculin de l’année -, Bob Walsh refuse de se considérer comme l’emblème du blues québécois. "Si j’en suis une, j’en suis une parmi tant d’autres. Ce qui me donne de la visibilité, c’est la gérance extraordinaire de Jean Ouimet, qui s’occupe de tout le côté commercial de ma carrière depuis 10 ans. Il m’a mis dans la lumière." Néanmoins, c’est grâce à son talent que le bluesman remporte autant de succès. Il n’est pas issu d’une famille de musiciens, mais sa passion lui vient tout de même de son enfance. "Mon père est devenu aveugle et il avait beaucoup de difficulté à l’accepter. Le seul temps où je n’étais pas inquiet pour lui, c’était quand la radio jouait et qu’il chantait. Il chantait très bien. Je pouvais voir son aura dans ces moments-là. Vers 9 ou 10 ans, un ami m’a montré à jouer de la guitare. Ça a été une sorte de thérapie", raconte-t-il, plaisantant à demi. Son humour si singulier contribue d’ailleurs à son charme. Anglophone de naissance, il fait emprunter à la langue française des chemins saugrenus. "Je fais chavirer le sens des mots. Après les spectacles, il arrive que les autres musiciens me demandent ce que j’ai voulu dire quand j’ai parlé au public. Souvent, ça n’a rien à voir avec ce que j’ai réellement dit…" Les spectateurs ainsi que ses vieux complices – Jean-Fernand Girard au piano, Guy Bélanger à l’harmonica, Jean Cyr à la basse, Christian Malette à la guitare et Bernard Deslauriers à la batterie – se réjouissent toujours de cette candeur poétique.
Bob Walsh et son groupe profitent de la période des Fêtes pour reprendre des pièces de l’album Christmas, lancé en 2003. "Ce sont toutes des choses qu’on écoutait quand on était "flos": We Wish you a Merry Christmas, Santa Clauss is Coming to Town, Joy to the World, etc. On va aussi faire des tounes des autres disques. On a une expérience de groupe qui est rare, ce qui fait qu’on peut se permettre d’improviser. Ça laisse beaucoup de place à la spontanéité. On ne sait jamais ce que ça va donner." À voir et à entendre pour se revigorer après une journée de magasinage éreintante!
Le 17 décembre à 20 h 30
Au Vieux Clocher de Magog
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