Christoph Prégardien et les Violons du Roy : Prégardien aux Violons
Musique

Christoph Prégardien et les Violons du Roy : Prégardien aux Violons

Le ténor Christoph Prégardien se joint aux Violons du Roy pour un Noël à la Jean-Sébastien Bach, en compagnie de Karina Gauvin, Christophe Dumaux et Brett Polegato. Bernard Labadie est à la barre.

Le ténor allemand Christoph Prégardien se garde bien de se définir comme un spécialiste de la musique baroque. Pourtant, associé de près aux chefs d’orchestre Nikolaus Harnoncourt, John Eliot Gardiner, Gustav Leonhardt, Ton Koopman ou encore Philippe Herreweghe, on serait à même de croire le contraire. Des collaborations professionnelles qui ont su en faire un interprète de prédilection en matière de style et de registre. "C’est le disque qui en est responsable, constate avec recul Christoph Prégardien. J’ai participé à beaucoup d’enregistrements baroques, des œuvres de Bach entre autres, au courant des années 80, et tout de suite on m’a collé à la peau ce répertoire. Je me suis retrouvé, par la force des choses, à être sollicité pour des projets similaires. Ce qui est très bien! Par contre, dès que j’ai commencé à enregistrer certains programmes de lieder allemands, les gens ont découvert le soliste que je suis et que j’ai toujours été. Et voilà, dans les années 90, j’étais maintenant devenu un spécialiste du lied allemand." Un syndrome qui se justifie par notre ère moderne si bien compartimentée. Le domaine de la musique classique n’y échappe pas, segmenté qu’il est dans ses diverses disciplines d’interprétation.

Pour ce concert "spécialisé" en Bach avec, au programme, quatre cantates de l’avent (BWV 171, BWV 110, BWV 151 et BWV 63), Christoph Prégardien anticipe avec beaucoup d’intérêt le point de vue nord-américain sur ce compositeur. Une première collaboration avec les Violons du Roy, concoctée à l’origine pour l’inauguration de la nouvelle Maison de la musique (le Palais Montcalm) qui devait avoir lieu en décembre 2005. Elle verra le jour en 2007. "Je suis préoccupé par la situation actuelle de la musique, confie Christoph Prégardien. Pas seulement de la musique, mais de la diffusion culturelle en général. Le rôle de l’État dans ce domaine est en train de se redéfinir en Allemagne, vu les circonstances économiques. On ne compte plus le nombre de salles de concert qui sont mises en péril. Nous sommes porteurs d’un héritage culturel important qui n’est plus aussi accessible qu’avant. On isole plusieurs formes d’art avec cette rectitude politique." Un constat lucide qui interpelle.

Le 20 décembre à 20 h
À l’Église Saint-Dominique
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