Corrupted Suburbs : Industrielle alliance
Musique

Corrupted Suburbs : Industrielle alliance

Corrupted Suburbs se faisait remarquer dernièrement au Capitole en première partie de KMFDM, au point de presque leur voler le show. Ils y seront maintenant en tête d’affiche.

Il est parfois surprenant de constater ce qu’une déception peut avoir comme conséquence. Dans le cas de Corrupted Suburbs, celle-ci a pris rapidement forme lors de l’entrée des membres du groupe au cégep il y a quelques années. Emballés à l’idée d’enfin faire de la création dans le domaine du cinéma, Dexter, Logan et Jonathan A.D., les trois membres fondateurs du groupe de Québec, ont vite perdu leurs illusions une fois sur les bancs de l’institution. Trop de théorie, pas assez d’action ou de vision, sans doute. Dehors les cours, place à la liberté créatrice! Enfin, selon la légende et la façon dont l’explique aujourd’hui Dexter, alias Olivier Rhéaume, la préhistoire de Corrupted Suburbs s’est ainsi mise en place. Il y a d’abord eu des projets collectifs de part et d’autre, la rencontre des futurs membres (le batteur O.B., la chanteuse et bassiste Rüdiger…), puis est arrivée il y a environ deux ans l’occasion initiale qui devait mener au groupe tel qu’il est connu aujourd’hui, soit la sortie d’un album, occasion qui s’est concrétisée il y a un peu plus d’un an.

Ce premier album, éponyme, donne une idée assez juste de la vision que peut avoir le groupe: on a affaire ici à une techno solide, très texturée, misant beaucoup sur l’ambiance, bref, une musique très cinématographique et accrocheuse. Mais, selon Dexter, Corrupted Suburbs, c’est avant tout beaucoup plus que cette carte de visite. "Au départ, explique-t-il, ce qui nous poussait à nous lancer dans cette expérience était notre volonté d’accomplir un grand projet multimédia qui aurait permis aux spectateurs d’assister à un spectacle qui solliciterait tous leurs sens. Pour ce faire, nous voulions créer une symbiose entre ces différents aspects: on planifiait donc le visuel scénique et le visuel sur les écrans par rapport aux différentes parties musicales. Le but était donc de modeler un tout, une ambiance qui, elle, allait démontrer notre perception du monde dans lequel nous vivons."

Dexter décrit ici une expérience qui prendra toute son ampleur lors de leur représentation qui sera donnée au Cabaret du Capitole, prestation sur laquelle le groupe mise beaucoup. La production autant musicale que visuelle se retrouve ainsi au service d’une volonté qu’a le groupe de conscientiser ses spectateurs à propos de certains problèmes mondiaux actuels, sans pour autant faire la morale. "Le message que nous voulons livrer est que l’être humain s’est un peu pris pour un dieu dans ses actions et qu’il a dépassé des limites qu’il ne connaissait même pas, qu’il a atteint un certain niveau d’autodestruction. Par contre, on veut démontrer qu’il est encore possible d’accomplir certaines actions en tant qu’individus et qu’il y a autre chose à faire que rester assis à se morfondre. Il y a des possibilités pour l’amélioration et elles sont d’abord personnelles… Notre but n’est pas de nous battre pour imposer nos vues, mais bien de faire prendre conscience à ceux qui nous écoutent que nous avons beaucoup de choses à changer dans notre monde."

Le 22 décembre à 20 h
Au Cabaret du Capitole
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