Fred Fortin : La vie chante
Musique

Fred Fortin : La vie chante

Fred Fortin vient planter son décor une dernière fois avant de se mettre en quête de nouveaux paysages musicaux. Après bientôt 10 ans de service, le bleuet sonique poursuit l’écriture de la chanson de sa vie.

"Je pense que faire de la musique, dans un sens, c’est un peu comme une toune que t’écris toute ta vie, raconte Fred Fortin. Je vois ça comme une longue suite; un peu comme un album prog!", rigole-t-il au bout du fil, tout juste rentré auprès de sa petite famille après quelques parties de hockey, son autre passion. Mais c’est bien sûr la musique qu’a choisie le natif du Lac Saint-Jean, il y a déjà presque une décennie. En 1996, l’auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste lançait son premier disque, Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron, semant stupeur et ravissement autant chez le public que la critique. Après le tonitruant intermède Gros Mené (1999) et le bien cru Plancher des Vaches (2000), Fortin proposait en 2004 Planter le Décor, le plus achevé de ses recueils, étalant sur des sonorités recherchées son inspiration toujours aussi fertile.

"Avant de faire ce disque-là, moi et les gars on avait comme intention de ne pas gaspiller de tounes puis de les mener à terme", relate-t-il. "Parce qu’avec mes autres disques avant, je pense que j’en étais venu un peu à bout de mon expérience lo-fi, le trip de la spontanéité et de garder les versions vraiment trash… On avait le goût de faire de quoi de plus approfondi, alors on a été pas mal plus rigoureux; on a toujours cherché une coche plus loin…"

C’est le résultat scénique de ce dur labeur que Fortin vient présenter une dernière fois à Montréal, les 16 et 17 décembre, flanqué de ses compères Olivier Langevin, Jocelyn Tellier, Daniel Thouin et Alain Berger. Ensuite, en plus de veiller à la complétude du vidéoclip de la pièce Scotch, tourné à Los Angeles plus tôt cet automne, l’artiste entend jeter les bases de son prochain album après les Fêtes, espérant le voir atterrir dans les bacs vers la fin 2006. "J’avais déjà des tounes de faites en même temps que Planter le Décor, des tounes plus rock un peu. Ça s’enligne peut-être pour être le projet d’homme-orchestre, parce que les tounes avaient été faites un peu dans cette formule-là", poursuit le musicien, rappelant les tournées effectuées en solo où il jouait simultanément guitare ou basse, harmonica, batterie et voix.

"Il va peut-être y avoir des collaborations pareil sur l’album, mais quand même dans un esprit assez minimal…" Car s’il aime assurer une certaine continuité à son ouvre, Fortin affectionne la variété. "C’est comme des cycles; quand je tombe dans un mood, j’aime bien ça en sortir un moment donné", expose-t-il. "À force de faire des tounes, tu vois ces moods-là revenir et des fois, il faut que t’essaies de réinventer des formules pour t’en sortir", ajoute-t-il, confiant avoir déjà 6 ou 7 pièces en banque pour ce nouveau projet, dont 2 écrites en une seule nuit lors de son récent séjour à L.A.

"Je voudrais que ça se fasse assez vite, alors je vais peut-être me permettre de dire des niaiseries et pas juste me concentrer sur les textes. Quand j’avais fait Gros Mené, j’avais aimé ça parce que je faisais de la musique, puis je mettais des paroles tout de suite, direct comme ça. Et finalement, ça avait donné des tounes que j’aime; c’était pas compliqué et ça supportait ben le rock…"

Les 16 et 17 décembre
Au Cabaret Music-Hall
Voir calendrier Rock/Pop