H’Sao : 40 degrés à l’ombre
H’Sao s’arrête vendredi à la Maison de la culture de Trois-Rivières. Né au Tchad, il amènera sans doute une bonne dose de soleil.
H’Sao, c’est avant tout une histoire de famille. Quatre frères et sœurs ainsi que deux amis d’enfance composent la formation a cappella qui quittait le Tchad (Afrique) en 2001 pour participer aux Jeux de la Francophonie à Ottawa. Finalement, leur séjour au pays aura été plus long que prévu. Voilà quatre ans que les six musiciens ont élu domicile à Montréal.
Joint au téléphone, Service Ledjebgue admet que tout a déboulé rapidement pour le groupe, qui se produit maintenant un peu partout sur la planète. "En 2002 et 2003, les tournées ont commencé pas mal fort. On a été obligés de lâcher nos jobs pour pouvoir respecter les contrats qu’on avait signés. D’aller aujourd’hui si loin, c’est plus qu’on aurait espéré. Nous, on voulait juste voir le petit monde, pas le grand monde au complet. Et c’est ce qu’on fait!" Au début, les membres du band devaient en effet mener une carrière parallèle pour réussir à joindre les deux bouts. L’originalité de leurs compositions et peut-être le nom du groupe, qui se veut un nom porteur d’espoir (hirondelle de la tradition), ont fait leur œuvre. "Par année, on fait en moyenne plus de 100 spectacles! Et ça, c’est sans compter les représentations qu’on ne prend pas."
Un tel succès aurait-il été possible en restant sur le continent africain? "C’était impossible de faire ça au Tchad pour les simples raisons que, politiquement, le Tchad est un pays instable et que les gens qui y vivent essayent de survivre. Alors plutôt que d’utiliser les quelques sous qu’ils ont pour pouvoir acheter une cassette ou un CD, ils préféreraient les utiliser pour manger. C’est un peu du luxe pour eux, quoi, d’aller voir un spectacle payant ou d’acheter une cassette. Donc, c’était nécessaire pour nous d’être en dehors pour faire de la musique", admet l’homme pendant que gazouille au loin son bébé.
Et cette musique que H’Sao trimbale partout se teinte de la joie de vivre, d’espoir et d’histoire. "Nous, on montre aux gens notre culture, notre monde, nos danses. Et en même temps, on apprend du public, qui manifeste son amour pour les cultures étrangères." Un sentiment qui risque de doubler lorsque celui-ci saura qu’un deuxième album est actuellement en cours d’enregistrement.
Le 16 décembre à 20 h
À la Maison de la culture de Trois-Rivières
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