Jocelyn Leblanc : Concert en cinémascope

La plupart des gens ne lui accordent que peu d’attention, mais elle leur fait tout de même de l’effet. Lorsqu’elle est bien employée, elle fait autant pour le succès d’un film qu’une grande vedette, un bon scénario ou une réalisation originale. La musique de film est un genre très particulier, avec ses spécialistes et ses fans. Jocelyn Leblanc, directeur artistique de l’Orchestre à vents de musiques de films (OVMF), est de ceux-là: "J’ai toujours été un fan de musiques de films. Tout jeune, j’ai accroché à la bande sonore de Star Wars, et le premier disque que j’ai acheté, c’était la bande sonore de Batman; ensuite, je me suis mis à m’y intéresser sérieusement."

Assez en effet pour mettre sur pied un orchestre (dans lequel il ne peut cependant pas jouer de son trombone, puisqu’il le dirige) et arranger pour lui ses musiques préférées. "J’avais fait part de l’idée à plusieurs personnes de créer un orchestre qui se consacrerait uniquement à l’interprétation de musiques de films et de jeux vidéo, et ç’avait été bien accueilli. Avec un ami, Bruno Blouin-Robert, nous avons décidé de nous lancer dans la fondation de l’orchestre sans trop mesurer tout ce que cela pouvait représenter. À la première répétition, nous étions 11; en juin 2001, pour le premier concert, nous étions 33. Aujourd’hui, nous sommes 54."

PROBLÈME D’IMAGE

Une musique conçue pour mettre en valeur des images peut-elle se suffire à elle-même? N’a-t-on pas souvent l’impression qu’il manque quelque chose à ce type de musique? "Beaucoup de gens croient que c’est le cas, mais je pense que nous arrivons à leur prouver le contraire. C’est généralement une musique qui est très dynamique. Nous faisons, bien sûr, les thèmes de quelques grands films, des pièces que les gens connaissent bien, mais nous interprétons aussi des pièces qui sont extraites du cœur des bandes sonores et qui font partie intégrante des films, mais que les gens ont moins tendance à retenir. Ce sont celles-là qui ont le plus d’effet sur le public."

L’intérêt de Jocelyn Leblanc pour les bandes sonores de films a débordé du côté des musiques employées à la télévision, ce qui paraît normal, mais s’est aussi étendu aux musiques employées dans les jeux vidéo… "Nous n’en interprétons pas dans tous nos concerts, mais nous en incorporons souvent. J’ai arrangé quelques thèmes, très simples, qui étaient utilisés dans les premiers jeux vidéo, mais on trouve aujourd’hui des musiques beaucoup plus élaborées et qui sont interprétées par des orchestres symphoniques. Notre public plus jeune s’y retrouve tout de suite, mais le public plus âgé apprécie aussi. Nous avons interprété entre autres des musiques tirées des jeux La Légende de Zelda, Medal of Honor ou Final Fantasy, et nous préparons pour l’année prochaine un concert qui présentera uniquement ce type de musique."

C’est Jocelyn Leblanc qui prépare les arrangements pour les musiciens de l’OVMF, des flûtes aux saxos, en passant par les cors, l’euphonium et les percussions. "Il y a cinq percussionnistes et on doit souvent leur inventer des instruments pour arriver à reproduire les sons voulus!" L’arrangeur se transformera en compositeur pour un disque qui est pour le moment à l’état de projet: "J’ai déjà composé trois mouvements et nous les avons donnés en concert, mais l’œuvre complète sera une suite d’une durée d’environ une heure. Ça restera sans doute dans le style "musique de film", mais ce sera du matériel entièrement original."

Le thème du prochain concert de l’OVMF en est un qui a certes du succès au grand écran, celui des super-héros. On pourra y entendre des évocations musicales des personnages de Superman, Batman (aussi bien par la musique de la série télé de 1966 que par celles des films et du dessin animé qui s’en sont inspirés), Spiderman, X-Men et autres Fantastic Four. http://ovmf.qc.ca

Le 17 décembre
À la salle Désilets du Cégep Marie-Victorin
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