La Volée d'Castors : Cordes sensibles
Musique

La Volée d’Castors : Cordes sensibles

La Volée d’Castors poursuit sa migration, un parcours entamé au début décembre. La destination finale: le jour de l’An.

Pour les artisans de la musique traditionnelle au Québec, décembre se révèle un mois fort mouvementé. La Volée d’Castors a donc bourré ses valises de bonne humeur et des chansons de son plus récent album, Y’a du monde à’ messe, question de faire danser le plus de gens possible sur son passage. Après une escapade à Sherbrooke puis à Montréal, la formation de Lanaudière s’attaque maintenant à Trois-Rivières.

En ce moment, les six musiciens mordent dans ce qu’ils font de mieux: jouer sur scène. Car s’ils travaillent d’arrache-pied lorsqu’ils sont en studio, ils admettent avoir quelques difficultés à reproduire la magie du direct sur disque, d’où l’idée d’enregistrer leur cinquième album, lancé en octobre dernier, devant un public formé d’une cinquantaine de fans et d’amis. "Dans le cas de Migration, on avait fait une grosse job de studio pour que ça sonne bien, pour que ça sonne comme une tonne de briques. Pourtant, il y avait encore des gens qui venaient nous voir et qui nous disaient qu’on était meilleurs en spectacle, explique Mathieu Lacas, porte-parole du band. Ce n’était pas nécessairement négatif, parce que c’est quand même un beau compliment de se faire dire qu’on joue bien en spectacle. Mais ça n’incite pas les gens à faire rouler l’album ou à faire tourner ça dans les radios. Et nous autres, c’est un peu ça, notre but, pas de tourner dans les radios, mais de faire changer la mentalité des gens pour qu’il y ait un peu plus de musique traditionnelle. Parce qu’il n’y en a pas beaucoup… À part durant le temps des Fêtes, on est pas mal ignorés. Et nous, la Volée, on sait que les gens aiment ça et qu’ils en écoutent toute l’année, parce que, nous, on fait de la musique à l’année depuis 15 ans."

Énergique, la Volée d’Castors semble avoir hérité du don de faire danser. À moins qu’elle applique de façon méticuleuse une vieille recette. "Il n’y a jamais rien de gagné d’avance, mais on sait très bien, la Volée, que la musique traditionnelle du Québec fait lever des foules. Disons que c’est bien facile: les gens adorent cette musique-là. Je parle du Québec, surtout. Tout le monde a le goût de taper du pied, a le gros sourire. Ça vient chercher les gens un petit peu plus à l’intérieur. Et ce n’est pas une musique qui est très, très compliquée. Quand c’est une chanson à répondre, le chanteur chante la première phrase et tous les autres répondent. Pour un reel, on a juste besoin d’écouter. Il y a des musiques, comme le jazz, qu’il faut connaître un peu plus pour les apprécier à leur juste valeur. Tandis que pour la musique traditionnelle, il s’agit seulement d’écouter et d’avoir envie de sauter", clame le violoniste. C’est sans doute ce qui explique l’intérêt que lui portent les spectateurs étrangers. "Des fois, ils ne savent pas trop. Mais dès que c’est enclenché, ça fait comme un tourbillon: tout le monde se lève. Souvent, ce sont les enfants qui se mettent à danser en premier et qui vont chercher les parents. Justement, c’était une musique qui était faite pour célébrer ensemble, et je pense que c’est resté avec le temps. Quelqu’un joue de la musique traditionnelle? Eh bien, on a le goût de faire le party avec!"

Le 21 décembre
Au Maquisart
Voir World/Reggae