Michel Marchildon : Le scout de l'Ouest
Musique

Michel Marchildon : Le scout de l’Ouest

Michel Marchildon vient livrer des parcelles de sa Saskatchewan natale à coups de chansons, de récits et de poésie-performance dans son tout nouveau spectacle multidisciplinaire, Fragments d’identité.

Un mois jour pour jour après avoir présenté son spectacle à Ottawa dans le cadre des célébrations entourant le 150e anniversaire de la Saskatchewan à Bibliothèque et Archives Canada, Michel Marchildon rapplique, cette fois à la Quatrième Salle du CNA dans le cadre des Vendredis de la chanson francophone.

Originaire de Zenon Park, le Fransaskois vit depuis quelques années dans la grande métropole québécoise, après avoir étudié le journalisme à Ottawa et la littérature à Québec. Après ses études, il ressentira le besoin de renouer avec ses racines, en faisant notamment porter son mémoire de maîtrise sur une auteure fransaskoise. "Je me suis rendu compte que je connaissais mieux l’histoire et le contexte politique du Québec que celui des Fransaskois. Je suis reparti pendant 10 ans en Saskatchewan pour remplir mon baluchon, à la recherche de mon identité. "Ça mange quoi, en hiver, un Fransaskois?" Je devais répondre à ces questions tout en écrivant des chansons, de la poésie, en faisant des spectacles. Je continuais à me gratter la tête, à fouiller mon identité et les éléments formant ma culture. Maintenant, il y a du monde qui m’appelle "Monsieur Saskatchewan"; c’est un peu mon dada à moi."

Écrivant un nouvel album, Michel amassera du coup les éléments qui formeront son spectacle multidisciplinaire. Étalées sur deux ans, ses recherches l’ont mené sur la trace des premiers pionniers qui ont foulé le sol des plaines. Ainsi, il raconte les éléments fondateurs de l’histoire de la province, traitant entre autres des grandes sécheresses, de la crise économique et même de la menace du Ku Klux Klan dans le sud de la province. "Les gens embarquent comme si c’était de la pure fiction, alors que pour ceux qui connaissent l’histoire ou qui vivent encore en Saskatchewan, il y a un autre degré de lecture; c’est plus triste parce qu’ils vivent encore cette réalité pour certains [difficulté de la langue, rigueur des terres agricoles, etc.]. Mais au Québec, en Ontario, et probablement en France, les gens voient ça comme si c’était un roman de Gabrielle Roy", constate-t-il.

Dans le communiqué annonçant son spectacle au CNA, Michel clame, avec humour: "Parce que la Saskatchewan est plus qu’un hit à la radio." "C’est comme si les Trois Accords avaient mis le glaçage, et moi j’arrive avec le gâteau! (rires) Pour la plupart des gens, la Saskatchewan, c’est la transcanadienne, c’est droit et c’est non seulement plat, mais c’est plate! Moi, je dis : "Regardez dans les replis, faites des détours et allez conduire dans les chemins de gravier ou, encore mieux, rencontrez un Fransaskois puis laissez-vous guider." C’est moi ça, le scout qui peut les guider", s’exclame-t-il, le sourire dans la voix.

Accompagné du guitariste Réjean Bouchard, Michel est aussi secondé par le vidéo-jockey Joël Beaupré, avec qui il a parcouru la Saskatchewan à la recherche d’images de "paysages, de couchers de soleil, de moissonneuses-batteuses" représentant son patelin. "La Saskatchewan fait partie de qui je suis. L’image qui me vient tout de suite, c’est moi qui marche sur la plaine. Puisqu’il n’y a pas beaucoup d’arbres, le vent est coriace, mais j’ai intérêt à être solide sur mes pieds et à savoir dans quelle direction je vais. Je pense que c’est un peu ça que la Saskatchewan m’a donné", explique Michel, qui, à la lumière de cette entrevue, a un réel talent de conteur. "Pour ce spectacle-ci, je vais ajouter un petit monologue qui va porter sur Noël, sur l’expérience des pionniers mais aussi la mienne, en famille sur la ferme à Zénon, les traditions…" Prometteur.

Le 16 décembre à 20 h
À la Quatrième Salle du CNA
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