L'Assemblée : Avant la déflagration
Musique

L’Assemblée : Avant la déflagration

L’Assemblée vient balayer la région avec trois spectacles la même journée. C’est qu’il faut travailler fort dans le milieu du rap.

Si tout le monde se retrouve à l’Assemblée le 22, c’est parce que les gens auront trouvé des gars du peuple pour les représenter. Il n’est pas question de politique, nous l’aurons compris, mais de musique, qui a un plus grand pouvoir de ralliement en cette époque où le cynisme à l’endroit de nos dirigeants se répand dans la population.

Ce n’est pourtant pas une litanie de récriminations et de protestations que l’Assemblée a enregistrées: lorsque la voix du peuple s’exprime, elle peut le faire sur tous les sujets, et c’est aussi pour célébrer la vie. "On représente du monde, comme une assemblée, affirme Ironik. On ne prétend pas être quelqu’un d’autre. Le but, c’est que nos textes aident à réfléchir, aident à se sentir mieux, à triper."

La plus grande bataille des gars du peuple, c’est souvent celle d’avoir une tribune pour s’exprimer. Comme la plupart des chanteurs rap, leur combat quotidien pour se faire entendre, cette lutte contre l’industrie du prêt-à-écouter, imprègne la plupart de leurs chansons.

Les Gars du peuple, c’est un hip-hop en habit de soirée qui a sélectionné ses plus beaux atours pour intriguer: des franges délicates de l’harmonica à l’ourlet soyeux du piano en passant par les apparats les plus diversifiés, avec les scintillements de la guitare et du violon, tout est mis en œuvre pour séduire un public de plus en plus exigeant. Et sous ces toilettes aguicheuses, des textes de tous les calibres. R’garde-moi dans les yeux, certainement la chanson la plus croque-au-sel de la compilation, s’intéresse à la rixe parfois sanglante qui survient dans la jungle où croisent le fer ces chanteurs mus par la passion du rap. Quant à eux, Ironik et Narkoi ont plutôt choisi d’être solidaires. Le texte qui est certainement le plus intéressant est celui de L’Artiste kamikaze, l’adresse posthume d’un chanteur rap obligé littéralement de se faire exploser pour s’attirer la sympathie de la foule. "C’est inspiré du vécu, affirme Ironik, c’est la suite de ce qu’on vit. C’est difficile d’avoir du respect pour l’industrie musicale qui n’est pas ouverte au hip-hop." La participation de Mike Ward, rencontré aux FrancoFolies à Montréal, apporte à cette chanson une touche de cet humour extrême qu’on lui connaît. Avec Papaz et DJ Eklips à la table tournante, c’est un show simple et énergique, dans une ambiance de party, que les gars du peuple prévoient partager avec nous.

Le 22 décembre
À 20 h au Café-théâtre Côté-Cour
À 0 h 30 au Zinc
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