Le Vent du nord : V'là l'bon vent
Musique

Le Vent du nord : V’là l’bon vent

Le Vent du nord a de quoi décoiffer… Avec un Prix de musique folk canadienne et une nomination à l’ADISQ, il y aura certainement d’autres échevelés.

Il souffle de partout, et de plus en plus, une bouffée d’air frais pour la culture québécoise, qui commence à peine à se remettre de l’asphyxie post-référendaire de 80. C’est un vent coulis qui se trouve un chemin dans l’industrie vers notre intérêt. Du vieil oncle qui s’improvisait violoneux aux groupes néo-trad d’aujourd’hui, qui surgissent comme des rafales, l’image du folklore a beaucoup changé. Le Vent du nord, avec Les Amants du Saint-Laurent, est certainement l’un des groupes qui contribuent à redonner ses lettres de noblesse à la musique traditionnelle. Selon Olivier Demers (violon, chant, guitare et pieds), ce qui contribue à l’évolution du genre, c’est que "les musiciens d’aujourd’hui sont formés à l’école, ils peaufinent la musicalité du folklore. Comme ça, on le complète de plusieurs styles de musique sans le dénaturer".

Le Vent du nord, c’est parfois un zéphyr qui nous habite, parfois une bise enlevante qui fait taper du pied sous ses assauts mordants. "Quand on joue en concert, remarque Benoit Bourque (accordéon, mandoline, gigue et chant), il y a beaucoup de jeunes qui sont là, qui accrochent et qui aiment ça…"

Comme tous les groupes sérieux de musique trad, ils doivent chicaner le vent vers d’autres contrées où ils trouvent des auspices plus favorables. En effet, si le folklore a depuis peu une meilleure cote auprès du public québécois, sa popularité se vérifie surtout en cette saison nivale. Le reste de l’année, le trad impose un rythme de vie qui n’est certainement pas étranger au nom que s’est donné le groupe: comme un vent, il ne tient pas longtemps en place. "Ça va très bien pour le groupe, affirme Demers. Nous avons fait les pays scandinaves, l’Europe, les États-Unis. Ça ne me dérange pas, j’aime ça voyager. C’est la vie!"

L’utilisation d’instruments peu communs apporte une sonorité particulièrement fournie aux albums du Vent du nord. La vielle à roue, dont Nicolas Boulerice est l’un des rares spécialistes en Amérique, un instrument à cordes très capricieux qui demande constamment des ajustements, s’est avéré un catalyseur important pour la naissance du groupe. Nous en viendrons à espérer que le Vent du nord nous ébouriffe les cheveux plus souvent dans l’année…