Mauvais Sort : Le sort bien sonné
Musique

Mauvais Sort : Le sort bien sonné

Le groupe Mauvais Sort lance un troisième album ayant pour titre Koru, mot maori signifiant nouveau départ. Nouvelles tournées au bout du monde, mais toujours le même défi: se démarquer à domicile.

La formation néo-trad Mauvais Sort ne sera jamais victime d’une ennuyeuse routine créatrice. Le groupe accueillait dernièrement son nouveau bassiste, David Gagné. Un nouvel alignement amènent toujours sa part d’avantages et d’inconvénients. "C’est un nouveau départ au niveau du style", avance Patrick Giroux, violoniste et mandoliniste du groupe. "C’est vraiment plus world beat que les deux autres albums", dit-il de Koru, troisième recueil du groupe. "Des nouveaux musiciens, ça amène toujours des nouvelles influences. Musicalement, ça nous fait avancer beaucoup", assure-t-il.

Des épreuves de vie néanmoins fort bénéfiques à l’œuvre du groupe, dont les bases folkloriques se trouvent relevées par de généreux coloris celtiques, latins, voire progressifs ou hard rock. À se demander comment ils parviennent à si bien faire prendre le tout. "Il faut faire attention pour ne pas se perdre", admet Patrick. "Non, ce n’est pas évident, reconnaît Guillaume. Mais on a toujours Nicolas et Stéphanie (Richard), l’accordéoniste, qui sont plus trad et qui sont toujours là pour nous ramener quand on s’égare un peu trop. Mais je pense qu’on a réussi à bien garder tout ça ensemble, et on sent bien les racines québécoises…" Le succès remporté par le groupe à l’étranger, comme récemment en Écosse et en Nouvelle-Zélande, reviendrait donc en bonne partie à l’exotisme dégagé. Exotisme toujours difficile à faire valoir chez soi au Québec, même si la situation semble vouloir s’améliorer. Mais sans l’aide des radios ou de la télé, la tâche n’est pas mince. "Le public prend ce qu’on lui donne, croit Guillaume. Si tu as dans la tête ce que tu entends toute la journée à la radio, c’est ça que tu vas aller acheter; on ne pourra jamais rivaliser contre des grosses machines de même, déplore-t-il. Mais on voit que les gens aiment ça lorsqu’ils viennent nous voir en spectacle. Ils disent: "Ah! C’est ça, du trad? Heille! Ça brasse, hein!?! C’est vivant, puis c’est le fun!"