Timber : New Kids on the Block
Musique

Timber : New Kids on the Block

Timber se démarque du paysage montréalais par la quiétude qui émane de ses pièces folk retrouvées sur son premier effort enregistré à Nashville. Rencontre.

Règle générale, le son du Mile-End se caractérise par son urgence, qui vient dynamiser les compositions de Wolf Parade, Arcade Fire ou Kiss Me Deadly; en plus de leur conférer une frénésie scénique contagieuse.

Avec ses pièces mélancoliques ancrées dans la douce tradition folk des John Fahey et Nick Drake, Timber (The New Gentleman’s Shuffle) s’éloigne des présentes sonorités de son quartier. Il dégage plutôt une sérénité passant par des compositions grattées sur des guitares sèches et renforcées par des harmonies à trois voix: celle de David MacLeod (tête pensante du trio et aussi membre de Field Register), celle de Katie Moore (chanteuse bluegrass montréalaise) et celle de Warren Spicer (Plants & Animals).

"Avant de fonder Timber, je jouais avec un groupe rock nommé Spengler", se souvient David MacLeod. Né à Calgary, mais très vite déménagé à Halifax, le musicien vivait alors à Montréal. "Nous ne pouvions plus payer le loyer du local de pratique, la formation s’est dissoute. À ce moment je me suis mis à composer dans mon appartement avec ma guitare acoustique."

Après un exil de cinq mois à Vancouver en 2003, David revient en ville et demande officiellement à son ami d’enfance Warren de former Timber avec lui; s’ajoutera la chanteuse Katie Moore. Quelques semaines s’écoulent, puis Warren reçoit un téléphone d’un de ses anciens professeurs à l’Université Concordia: John Klepko. "Il avait postulé par Internet pour travailler au RCA Studio de Nashville. Il avait eu le boulot et offrait à Warren de se rendre enregistrer avec Plants & Animals au mythique studio (Elvis Presley, Dolly Parton, Chet Atkins). Selon Warren, c’était un brin prémédité, le combo n’était pas tout à fait prêt à enregistrer un disque. Puisqu’il voulait tout de même se rendre à Nashville, il m’a offert d’y aller avec Timber."

Bien qu’il ne soit guère plus prêt que Plants & Animals, Timber se tape donc les 35 heures de bus qui le séparent de Nashville au printemps 2004. En fait, David MacLeod n’avait interprété les pièces du groupe qu’une seule fois sur scène, et ce, avant que Katie et Warren n’entrent dans le portrait. Il était alors accompagné de Win Butler et Régine Chassagne, tous deux jadis membres d’une jeune formation obscure: Arcade Fire.

Malgré son manque d’expérience, Timber réalisa à Nashville un album prometteur. Baptisé The New Gentleman’s Shuffle —- une appellation aujourd’hui greffée au nom du trio pour le différencier d’un autre Timber américain – l’album mise sur une intimité apaisante. "Avant, j’essayais de rendre mes compositions plus complexes, puis j’ai réalisé ce que la douceur et la simplicité d’une guitare acoustique pouvaient amener à une pièce. Elles te permettent de rejoindre davantage de gens en laissant plus d’espace à la voix. Pas besoin de complexifier une pièce pour la rendre intéressante. Appuyés d’une bonne ligne mélodique et d’un bon texte, même les deux accords les plus utilisés au monde peuvent être aussi percutants qu’une pièce aux multiples changements de rythmes."

C’est ce qu’a prouvé Timber en première partie de Calexico et d’Iron & Wine en décembre dernier au Spectrum.

Le 12 janvier
En première partie de Akron/Family et Matias Rozenburg
À la Sala Rossa
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