Alexandre Belliard : Piège à sons
Musique

Alexandre Belliard : Piège à sons

Alexandre Belliard fait partie de cette vague rafraîchissante de la chanson québécoise sur laquelle surfent Dumas, Yann Perreau et Ariane Moffatt.

Alexandre Belliard écrivait des chansons depuis une dizaine d’années lorsqu’il a, enfin, enregistré son premier album, Piège à con. Une intéressante collection de chansons parlant d’amour, de politique, de société et même de Dieu, qu’il varlope allègrement dans la pièce Dieu mort ou vif. Bref, Alexandre Belliard traite de tout, avec simplicité, sobriété, mais efficacité. L’auteur-compositeur de 29 ans a le sens de la formule et le tour d’enrober ses propos de mélodies accrocheuses. Il a appris la chanson à "l’école du sous-sol", comme il dit, en grattant la guitare et en alignant des mots.

Autodidacte, il a aussi beaucoup appris en lisant. Tant et si bien qu’il prévoit intégrer une chanson sur un auteur dans chacun de ses albums. C’est le cas dans Piège à con, qui débute avec La Star du rodéo, une chanson sur son poète préféré, Denis Vanier, décédé en 2000. Le prochain album comprendra une chanson sur Rimbault, créée en collaboration avec Yann Perreau, et le troisième devrait en inclure une qui rend hommage à Zola, dont l’œuvre le fascine. Pourquoi cette tangente littéraire? "Parce que c’est facile d’écrire un texte sur des gens aussi intéressants, remarque-t-il. Et ça fait découvrir des auteurs aussi." Lui-même a connu certains auteurs grâce aux chansons de Jim Morrison.

Au cours de l’entrevue, Alexandre Belliard parle souvent de son deuxième album, pour lequel il prévoit le même dosage d’histoires personnelles et de conscience collective. Quand on le lui fait remarquer, il répond que la route a été longue avant le premier album. "Je me sens habité par un sentiment d’urgence. J’aimerais pouvoir sortir deux albums par année, comme dans le temps des Beatles", rigole-t-il. N’empêche qu’il est heureux d’avoir attendu le moment propice pour lancer Piège à con. "C’était important pour moi d’être content de mon premier album."

En spectacle, Alexandre Belliard est flanqué de trois musiciens, dont le guitariste Hugo Perreault, ancien membre d’Okoumé et réalisateur de son album. Sur scène, il chante une vingtaine de ses chansons et ne fait aucune interprétation. C’est que durant cinq ans, il a gagné sa vie comme chansonnier, jusqu’à s’écœurer de chanter les tounes des autres. "J’en ai chanté, du Paul Piché!" dit-il en riant. Une seule chanson ne sera pas complètement de lui, T’as pas à m’en parler, un texte de Jim Corcoran qu’il a mis en musique. "J’ai bien hâte de l’enregistrer!"

Le 27 janvier à 20 h 30
Au Vieux Clocher de Sherbrooke