Denise Djokic : Crescendo
Musique

Denise Djokic : Crescendo

La jeune violoncelliste Denise Djokic collabore avec l’Orchestre Métropolitain autour de deux œuvres majeures. Le point sur sa carrière.

Dans la jeune vingtaine, la violoncelliste Denise Djokic, originaire d’Halifax, a déjà joué avec les meilleurs orchestres au Canada et sa carrière est toujours sur la pente ascendante. "Les choses se passent très bien en effet, acquiesce-t-elle au bout du fil, et j’arrive à un point où je me sens prête à entreprendre l’étape suivante et travailler davantage à l’extérieur, mais je n’en suis encore qu’au début; il y a encore tant de répertoire à explorer!" Elle a eu le bonheur de jouer, entre 2000 et 2003, sur le fameux Stradivarius Bonjour, de 1696, un instrument évalué à plus de 4 M $ que lui avait prêté le Conseil des Arts du Canada et qu’elle a malheureusement dû rendre… "Ç’a été un peu triste, bien sûr, parce que de jouer sur un tel instrument m’a vraiment aidée à développer mon jeu, mais ce n’est pas forcément un instrument facile, il faut le travailler. Ça m’a finalement surtout appris que l’instrument n’est pas tout et que c’est la façon d’en jouer qui importe. Aujourd’hui, j’ai un très bel instrument, un Antoniazzi de 1901, et j’en suis très heureuse."

C’est justement avec le Stradivarius qu’elle enregistrait son premier disque en 2002 (Barber, Martinu, Britten), en tant que première artiste classique canadienne à signer avec Sony. Son deuxième album, Folklore, est cependant paru l’année dernière sous étiquette Allegro; changement de programme? "En effet, explique la violoncelliste, j’ai dû mettre fin à mon contrat avec Sony parce que l’on me demandait de faire, non pas du crossover, mais carrément de la pop… On ne voulait pas voir le nom d’un compositeur classique sur mon deuxième disque… C’est dommage, parce que ça avait très bien commencé et je suis très heureuse de mon premier disque, mais je ne pouvais pas continuer dans ces conditions. Je suis donc maintenant avec une étiquette indépendante, Allegro; les conditions sont différentes, bien sûr, mais ça vaut le coup." Son deuxième disque, enregistré comme le premier avec le pianiste David Jalbert, compte des œuvres de Cassadó, Janácek, Schumann, Stravinski et Vaughan Williams.

On pourra voir Denise Djokic à Montréal avec "son" Super Nova Quartet (Mark Fewer et Scott St. John, violons, Douglas McNabney, alto) le 20 avril à Pollack, mais pour le moment, c’est avec l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal et Yannick Nézet-Séguin qu’elle joue cette semaine en tant que soliste dans des œuvres de Prokofiev et György Ligeti: "J’ai déjà joué le Concerto pour violoncelle de Ligeti avec Yannick, en 2004 à Mexico, et c’est pourquoi nous avons choisi de l’inclure." L’œuvre, pour 14 musiciens, date de 1966 et elle surprendra sans doute quelques habitués de l’OMGM par son style très moderne. La Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre (1952), de Prokofiev, dure plus de 35 minutes et est rarement programmée: "C’est vraiment une œuvre de grande envergure, explique Denise Djokic, et très difficile pour le violoncelle! C’est un véritable rêve de pouvoir la jouer!" Aussi au programme: la Symphonie no 4 de Tchaïkovski.

Le 20 janvier, au Théâtre Mirella et Lino Saputo
Le 23 janvier, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts
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I Musici

Le violoniste originaire d’Allemagne David Garrett, élève d’Ida Haendel et d’Itzhak Perlman, fait ses débuts au Canada avec Yuli Turovsky et ses Musici, ce mercredi 25 janvier (20 h). Le jeune virtuose interprétera le Concerto pour violon et orchestre no 2, "La Campanella" (1826), de Niccolo Paganini. On pourra aussi entendre la Symphonie pour cordes et timbales (1962) du compositeur arménien Edvard Mirzoyan et Concertante no 1 (1957) du Canadien Otto Joachim. Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. 514 982-6038.

Candide

L’Atelier d’opéra de l’Université McGill présente Candide (1956) de Leonard Bernstein, avec le concours de l’Orchestre symphonique de McGill placé sous la direction de Julian Wachner. L’œuvre est mise en scène par Guillermo Sylva-Marin. Du 25 au 28 janvier, 19 h 30, à la Salle Pollack. 514 398-4547.