Story of the Year : La rançon du rock
Musique

Story of the Year : La rançon du rock

Story of the Year s’efforce de préserver son intégrité tout en se pliant aux maintes et obscures règles tacites ayant cours dans l’industrie. Comment jouer le jeu sans y laisser son âme, avec le batteur Josh Wills.

Découverte en 2002 sur une scène plus que secondaire du Vans Warped Tour à Phoenix, la formation Story of the Year se retrouvait deux ans plus tard sur les planches principales du même festival itinérant, accueillie cette fois à chaque escale par une horde de fans massés aux premières loges, entonnant les refrains rageurs de ses salves métal-punk ou pop-core. Mais le quintette de Saint Louis avait toutefois dû mettre la pédale douce lors de l’enregistrement de son premier essai sur l’étiquette Maverick, Page Avenue (2003). "Ryan (Philipps, guitare), qui écrit l’essentiel des pièces, n’avait pas pu faire tout ce qu’il désirait sur le premier album, à cause de la façon dont travaillait le réalisateur John Feldmann (Goldfinger)", explique le batteur Josh Wills, soulignant la modération significative des inclinations métalloïdes du groupe sur ce premier disque. "Alors cette fois-ci, on voulait incorporer davantage cet aspect métal et avoir un album plus pesant, pour nous rapprocher de notre son en concert. On est assurément plus heavy en spectacle que ne le laissait entendre Page Avenue, qui était un peu surproduit, trop poli…"

Pour l’enregistrement du successeur, pertinemment titré In the Wake of Determination (Maverick, octobre 2005), la troupe complétée par Dan Marsala (voix), Philip Sneed (guitare, voix) et Adam Russell (basse) allait faire appel aux services de Steve Evetts, réalisateur admiré par la bande pour son travail avec Snapcase, Hatebreed et Sepultura. "Je ne dirais pas qu’il a influencé notre son ou quoi que ce soit, remarque Wills. Il nous a seulement suivis dans ce que nous voulions faire et n’a pas tenté de nous limiter à vouloir sortir un simple. Il a contribué aux arrangements, mais nous a surtout aidés à sortir le meilleur de nous-mêmes… Quand on a enregistré la batterie, par exemple, il était dans la pièce comme tous les autres à sauter partout; c’était génial!"

Si l’éternelle quête du tube anime la plupart des bonzes du bizness, Wills résume bien simplement la forme musicale briguée. "J’aime ça pesant, bien écrit; quelque chose d’accrocheur, mais qui parvient à rester frais, dont on ne se lasse pas… Une bonne chanson est une bonne chanson. Mais certains morceaux sont très accrocheurs au début, puis l’écoute devient rapidement ennuyeuse… Réussir à combiner tout ça, voilà l’objectif", poursuit-il, ravi de voir la liste d’engagements du groupe s’étaler jusqu’en août prochain. De quoi parfaire l’apprentissage d’un métier riche en surprises. "Beaucoup de choses me surprennent", rigole le musicien, interrogé sur les dessous insoupçonnés du milieu. "Personnellement, ça serait toute la politique, les échanges de faveurs… Par exemple, si une personne t’a aidé à faire passer une de tes pièces à la radio, alors tu dois emmener ses groupes amis en tournée; ce genre de choses… C’est un peu bizarre, mais j’essaie de ne pas trop me mêler de tout ça; heureusement, on a la gérance pour s’en occuper. Des fois, c’est moche. Mais il faut jouer le jeu pour en faire partie!"

Le 24 janvier à 20 h
Au Théâtre Capitole
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