Colin James : Question de soul
Colin James vient présenter à Québec son 10e album en carrière, Limelight. Après quelques excursions vers le vieux rock’n’roll et le son big band, le Canadien revient à ses racines bluesées, auxquelles il administre son nouvel ingrédient de prédilection, le soul.
Il y a bientôt 18 ans commençaient à rugir sur les ondes radiophoniques du pays les premiers tubes de Colin James, tels Voodoo Thing ou Why’d You Lie. Natif de Regina, le jeune prodige de la six cordes avait quitté dès ses 19 ans la Saskatchewan pour Vancouver, ville où il réside depuis. Et avant même que ne paraisse son premier essai éponyme (Virgin, 1988), Colin James faisait déjà beaucoup parler de lui après quelques prestations remarquées, notamment en ouverture de George Thorogood, de John Lee Hooker et d’un de ses plus grands héros, Stevie Ray Vaughan. Dix albums plus tard, après avoir tâté le rock’n’roll, le jump-blues et la formule big band cuivrée, le jeune quadragénaire revient à sa passion initiale. "Je crois que j’ai fait le disque que j’avais toujours voulu faire, ou du moins celui que je sentais que je voulais faire, avance-t-il. Cela a donné quelque chose de nature plus acoustique, d’un peu moins rock’n’roll, même si ça brasse quand même sur quelques pièces", souligne l’auteur de 10 des 14 plages de Limelight (MapleMusic), qui inclut aussi des reprises de Bob Dylan (Watchin’ the River Flow) et Van Morrison (It Fills You Up et Into the Mystic). "Ce disque est un peu une extension de l’album Traveler (recueil précédent, 2004), en plus terre à terre et un peu plus bluesy… Puis jouer avec tous ces musiciens, comme Jim Keltner (batterie) et Hutch Hutchinson (basse), c’était un pur délice!" confie-t-il. Pas trop difficile à croire lorsque l’on dresse une liste sommaire des contrats antérieurs de ses complices de studio: on y passe de Dylan aux Stones, d’Eric Clapton à Stevie Wonder, en passant par BB King, Ry Cooder et Aretha Franklin!
Parlant de Lady Franklin, Colin James admet carburer à fortes doses de soul depuis quelque temps. Pas tant au style comme tel, mais plutôt à toutes ces musiques qui ont de l’âme. "C’est ce que je recherche quand j’écoute des trucs. Quand je songe à ce que j’aime vraiment entendre, qu’il s’agisse d’un album de Joan Osborne ou de Macy Gray, c’est ce que je tends à apprécier", raconte celui qui prend aussi plaisir à découvrir et à exploiter son propre timbre. "J’ai toujours chanté et j’ai toujours aimé le faire, mais quand j’avais 20 ans, je ne suis pas certain que j’avais la voix qu’il fallait pour interpréter certaines pièces que je faisais. Je crois que pendant un temps, tu essaies de reproduire d’autres voix; tu veux ressembler à Stevie Wonder ou Otis Rush… On s’efforce de chanter comme quelqu’un d’autre jusqu’à ce qu’éventuellement on soit à l’aise avec sa propre voix. Je ne sais pas trop quand ça s’est produit, mais j’ai aussi arrêté de fumer il y a 11 ans, ce qui ne peut pas nuire", note celui qui sera accompagné de cinq musiciens à Québec, dont deux de cuivres. "Je ressens toujours le besoin de jouer, poursuit-il. Je ne tiens pas longtemps sans jouer sur une scène; je deviens vite intolérable… J’aime retourner sur la route et avoir mal aux doigts la première semaine parce que je n’ai pas joué depuis longtemps, puis je reprends le rythme et le groupe devient de plus en plus solide; j’adore cette sensation…"
Le 2 février à 20 h
Au Cabaret du Capitole
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