Duchess Says : Ceci n’est pas une secte
Le groupe totémique Duchess Says est de passage à Québec pour livrer une prestation de son rock arty et déchaîné. Puissant et réjouissant.
C’est à l’origine une Église qui a mis au monde le groupe, qui se réclame d’en être simplement le digne représentant. Il est en effet issu d’une communauté occulte d’artisans qui réunit DJ, psychiques, possédés et "gars de bar (pour les rôles de figuration)", tous adorateurs d’une abstraite perruche suprême aux traits vintage. Un lien social étrange qui semble pourtant prendre racine grâce aux Duchess Says, dans une fusion d’art maculé et de musique punk-rock expérimentale.
"Il a été question de déménager les fidèles l’instant d’un spectacle à Québec, ça a en effet été abordé lors d’une réunion… Ce sera éventuellement un événement intense, et ça nous tient à cœur", raconte Anne-Claude. À Québec, la venue de la formation fait du moins émerger une faune urbaine aux accoutrements excentriques. C’est que des membres du groupe sont originaires de la région et que leurs claviers retentissants ont de bons échos dans la Vieille Capitale, comme sur la scène musicale underground montréalaise. L’accueil chaleureux ne se dément pas: "C’est vraiment génial! Les gens qui nous connaissent participent à nos spectacles avec l’intensité que nous pouvons mettre à jouer sur scène. Nos spectacles sont un cumul d’interactivité, de laboratoire, toujours vers une authenticité sous tous les aspects, et ça, les gens l’apprécient."
À Toronto et à Waterloo cette semaine, les Duchess Says suivent une route qui les mènera à partager la scène avec une de leurs icônes: un ancien membre des Six Fingers Satellite, le nerveux Juan Maclean et son groupe The Juan Mclean. D’ici avril donc, avec le mixage de son album et les spectacles, le groupe sera très affairé. Le lancement du disque, prévu pour avril, est un événement attendu par quantité de fans, voire de fanatiques, autant que par la scène musicale: "Ce sera l’occasion de faire un immense party et de faire la fête toute la nuit. On a tous vraiment hâte." Par ailleurs, grâce au prix récolté au MEG 2005 de Montréal, le groupe naviguera cet été vers les festivals européens, avec une participation annoncée aux Eurockéennes et au Printemps de Bourges.
L’album sort en avril et les musiciens sont friands de l’appui du public, qui renforce leur liberté de créer: "C’est toujours cette approche visuelle des sons qui nous intéresse. Avec cet intérêt commun des membres du groupe pour les arts visuels, on tente d’enregistrer nos pièces avec de la texture, pour qu’elles soient visuellement palpables." On pense à leurs spectacles, dont la mise en scène carabinée pourrait faire preuve du même acharnement: "Non, en fait, personne ne pense sur scène, on le fait, c’est tout. Contrairement à notre musique, notre esthétique et nos paroles qui sont calculées, sur scène, c’est un total laisser-aller. Nous n’avons aucune limite."
Une esthétique Duchess Says qui reviendra bientôt sur le devant de la scène, alors que le groupe avait délaissé au cours des mois passés les costumes et les supports extravagants. Le contact avec le public, pourtant, n’a fait que s’amplifier. C’est une accoutumance folle qu’on était impatient de retrouver à Québec.
Le 28 janvier
À la Galerie Rouje
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