Low : Un peu de lumière
Low se dégage peu à peu de l’aura de mystère qui l’entourait. Du rock sombre et introspectif qui a fait sa marque, le trio glisse vers des cieux beaucoup plus étincelants.
Après l’annulation de sa visite il y a quelques mois, Low remet ça avec un emballement palpable: "Montréal est une ville que nous adorons, nous avons déjà grimpé sa montagne, se souvient le chanteur et guitariste Alan Sparhawk, et il y a quelques années, nous y avions joué avec Godspeed You Black Emperor!" Si la musique du trio de Duluth (Minnesota) entretenait certaines similitudes avec celle de la formation montréalaise, surtout par son côté ambiant et exploratoire ainsi que par ses harmonies fantomatiques, elle s’en écarte aujourd’hui. The Great Destroyer, album paru sur Sub Pop l’an passé, marque en fait à plusieurs égards un tournant déterminant dans la carrière du groupe longtemps considéré comme la figure emblématique d’un mouvement baptisé "slow-core".
Pour la réalisation de cet album, on fit appel à la touche distinctive de Dave Fridman, notamment connu pour son travail sur les arrangements somptueux des Flaming Lips: "C’est un réalisateur fantastique qu’on peut considérer comme un membre supplémentaire, puisqu’il a fait beaucoup plus que simplement enregistrer notre musique. Il a très bien compris ce qu’on recherchait tout en mettant en avant ses propres idées. Nous ne savons pas encore si nous allons collaborer avec lui pour le prochain album, mais il est certain que nous allons retravailler avec lui dans le futur."
À l’origine, le groupe qui s’érige autour du couple formé de Sparhawk et de la batteuse-chanteuse Mimi Parker (tous deux se sont rencontrés à l’école primaire, sont mariés depuis plusieurs années et parents de deux jeunes enfants) offrait des compositions minimalistes, tout en lenteur, où le vide et le silence occupaient un espace important et procuraient un certain effet d’engourdissement. Les nouvelles pièces, bien qu’elles cultivent une part de mélancolie, enivrent par leurs structures plus accrocheuses, par leurs rythmiques plus appuyées et par des airs qu’on se surprendra à fredonner, même longtemps après l’écoute. Bref, l’approche s’avère plus accessible vu son plus grand apport mélodique, une percée disons un peu plus commerciale que laissait présager, il y a de cela environ cinq ans, l’utilisation de leur chanson de Noël (The Little Drummer Boy) dans une publicité télévisée de Gap.
Pour le moment, le groupe a peut-être pris une tangente plus "pop", mais il n’est surtout pas dit qu’il la maintiendra pour les créations à venir: "Lorsque nous entamons la conception d’un album, ce qui nous guide principalement dans nos choix de l’orientation musicale et sonore, ce sont les chansons en elles-mêmes. Nous ne nous disons pas: "Ok, faisons un album plus agressif ou plus complexe", explique Sparhawk. Ce sont les chansons qui s’imposent et qui appellent tout naturellement plus d’agressivité ou de complexité. Alors qu’auparavant nous avions un certain souci de répondre aux attentes de notre public, nous ne nous mettons plus cette pression. Je suis moi-même surpris de la direction qu’a prise notre musique… Je croyais qu’on ferait toujours des albums très noisy."
Le 1er février
À la Sala Rossa
Avec His Name Is Alive et Death Vessel
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