Marie-Thérèse Fortin : Un amour immortel
Musique

Marie-Thérèse Fortin : Un amour immortel

Marie-Thérèse Fortin, qu’on a connue dans l’émission Un Monde à part, dévoile un autre versant de sa personnalité artistique. Elle emprunte, pour une seconde fois, les mots de Barbara.

À bosser dans une fourmilière, le besoin de se réfugier dans le silence, ou du moins, dans un lieu plus calme, peut se faire sentir. C’est en effet après six années de travail comme directrice du Trident à Québec que Marie-Thérèse Fortin a décidé de monter son spectacle-hommage à Barbara il y a un an et demi. "Être directrice artistique, c’est beaucoup s’occuper des autres. On dirige une boîte où les artistes viennent créer, donc c’est s’occuper de beaucoup de monde à la fois. J’avais envie de quelque chose de petit, petit dans le sens de peu nombreux, et où j’aurais juste à être en contact avec l’interprète que je suis. Je ne voulais pas que ça soit du théâtre. J’avais envie de replonger dans la musique, car, pour moi, c’est comme une résidence secondaire."

La comédienne a tissé un programme d’une vingtaine de chansons, qu’elle a sélectionnées de façon à réaliser un survol complet de la carrière de la Dame en noir. Elle interprète des pièces connues comme L’Aigle noir ou Nantes, tout en se permettant de sortir de petites perles de l’ombre. Elle pige entre autres dans son répertoire de chansons coquines et rigolotes. Elle voulait ainsi donner un nouvel éclairage au personnage: "Vraiment, le but du spectacle, c’est de faire entendre le talent d’auteure-compositrice de Barbara. Parce que je trouvais que ça avait toujours été occulté par l’image physique de la Grande Dame en noir. C’est comme si en disant de Barbara "la Grande Dame en noir", on avait tout dit. Je trouve ça un peu court. Pour moi, c’est une auteure aussi importante que Brassens ou Brel. À l’époque, il y avait très peu de femmes qui composaient et chantaient leurs chansons. Elle était une des rares. Je trouve ça d’autant plus important de lui rendre cette reconnaissance-là."

Si la comédienne tient tant à garder les mots de Barbara vivants, c’est qu’ils l’accompagnent depuis fort longtemps. Elle avait 18 ans lorsqu’elle a craqué pour l’œuvre de l’auteure-compositrice-interprète. "La texture de la voix m’avait accrochée, se souvient-elle. Après, j’ai compris que c’est parce que j’ai une texture à peu près semblable (rires). Mais, ça m’a pris un certain temps pour le remarquer. Des fois, on tombe amoureux d’un chanteur. Les années passent, puis on décroche. Mais moi, je n’ai jamais décroché. Elle a toujours été là et je ne m’en suis jamais lassée. Je ne suis jamais passée à autre chose parce qu’elle a toujours été la première."

Deux musiciens se greffent au spectacle, le contrebassiste Étienne Lafrance (en alternance avec Mathieu Désy) et le pianiste Yves Léveillé. C’est d’ailleurs ce dernier qui a incité Marie-Thérèse Fortin à se lancer dans cette aventure. Une vieille histoire, dont le premier chapitre a été écrit il y a une quinzaine d’années, à l’Hôtel Clarendon. "À l’époque, c’était plus théâtral, je te dirais. Maintenant, le spectacle est beaucoup plus simple", dit-elle en pouffant de rire.

Le 28 janvier à 20 h
À la Maison de la culture de Trois-Rivières
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