Ok Go : Go! Go! Go!
Musique

Ok Go : Go! Go! Go!

Pour qu’Ok Go se fasse remarquer il y a trois ans, il n’a suffi que d’une mélodie entêtante. Décidé à ne pas tomber dans l’oubli qui suit souvent ce genre de succès foudroyant, le groupe a en main un solide deuxième album.

Get Over It: c’était le nom de cet hymne de party sur-entendu sur les ondes radio et télé qui a conféré une improbable visibilité à ces quatre jeunes hommes alors à peine sortis de l’adolescence qui s’étaient rencontrés bien des années auparavant dans un camp de vacances. Le groupe, qui était de passage ici il y a quelques mois pour assurer la première partie de Kaiser Chiefs, profite donc aujourd’hui des "effets secondaires" de la ponte d’un titre aussi rassembleur. De l’avis du chanteur et guitariste Damian Kulash joint à Boston, cela a surtout permis au groupe d’accéder à un très large public, pour le moins éclectique: "Ce sont autant des jeunes filles de 16 ans, des designers graphiques de 28 ans que des fanatiques de football… puisque la chanson s’était retrouvée dans un jeu vidéo de football!"

Originaire de Chicago, le groupe s’est établi à Los Angeles où il profite maintenant de conditions de vie plus favorables: "Après la parution de notre premier album, nous sommes partis en tournée pendant au moins deux ans et quand je suis revenu chez moi à Chicago, ma relation avec ma copine était à la dérive, mon appart était envahi par des montagnes de vieille vaisselle et je ne pouvais plus supporter la température moche. C’est à ce moment que j’ai décidé de quitter, mais la scène musicale était vraiment plus effervescente et stimulante à Chicago qu’elle ne l’est à L.A."

À la fin de l’été dernier, OK Go faisait paraître Oh No, œuvre encore une fois accrocheuse sur laquelle pointent les influences que le chanteur avoue être ses modèles ultimes en matière de rock’n’roll, soit celles des Pixies, de Prince, des Zombies, de David Bowie et de T-Rex.

Afin d’assurer la réalisation de ce deuxième album, ils ont fait appel à Tore Johansson (qui réalisa entre autres le premier album de Franz Ferdinand). "Nous avions besoin de quelqu’un qui allait nous aider à atteindre le son qu’on recherchait. Lorsque est venu le temps de faire ce disque, nous avions plus d’une soixantaine de chansons en banque. Il nous fallait un regard extérieur capable de nous guider dans nos choix et d’apporter une certaine cohésion à l’ensemble. Et puis, il a une signature musicale qui se distingue nettement de celle des autres réalisateurs."

Comme Johansson est établi avec sa famille en Suède, c’est là-bas que le groupe a enregistré son album. "Nous logions dans un petit appartement de Malmö et chaque jour, nous nous rendions au studio à bicyclette. Ça a été une très belle expérience à vivre avec les autres membres du groupe."

Et justement, n’est-ce pas lassant de toujours être avec les mêmes trois gars? "Tu en arrives à un point où l’amitié se transforme en quelque chose qui ressemble davantage à un lien familial, explique-t-il. Faut être patients les uns envers les autres… Imagine: se retrouver assis à l’arrière d’un véhicule de tournée, 10 ou 15 heures chaque jour, pendant six ou huit mois, année après année. Si la relation est basée sur le respect et la confiance, tu peux t’en sortir."