Plaster : Becs et bobos
Musique

Plaster : Becs et bobos

Plaster applique un baume avec son premier opus instrumental qui carbure aux grooves et à la spontanéité. Rencontre avec deux membres du trio, qui est de passage dans la région.

Depuis l’émergence de formations telles qu’Herbaliser, on a pu constater que le mariage de genres a fait des petits. Formé il y a trois ans, alors que les chemins d’Alex Mc Mahon (claviers) et Jean-Phi Goncalves (batterie) se croisent au cégep de Drummondville, le projet trouve sa forme actuelle un an plus tard avec l’entrée en scène du bassiste François Plante. Concepteurs d’une dynamique hybridation entre le jazz et l’électro, les gars s’opposent à tout compromis et refusent d’être cantonnés dans un genre particulier. "L’électro-jazz, je trouve ça péjoratif comme terme. C’est peut-être ce qui décrit le mieux notre son mais en même temps, ce n’est pas tout à fait ça. Ce que l’on fait, c’est plutôt de l’électro-chunky-jam! On retrouve aussi une vibe sexuelle dans un peu tout", ricane Goncalves.

Coréalisé par Cristobal "Cristo" Tapia (Veer), First Aid Kit, premier opus du groupe, balance une généreuse dose d’échantillonnages tout en préconisant l’instrumentation dite "classique" (claviers, basse, batterie) et une avalanche de laptops. Alliage consistant et harmonieux entraînant un effet stimulant, voire thérapeutique, l’album (en boîte depuis le mois d’août dernier) avait suscité un vif intérêt auprès du label Ninja Tune. Insatisfaits de voir sa date de sortie repoussée jusqu’en avril, les gars se retroussent les manches et vont cogner à la porte de Parallell, sous-étiquette plus "exploratoire" de La Tribu, encore à ses premiers balbutiements. "Pour le moral du band, c’était néfaste de retarder la parution du disque", lance Plante. "On avait travaillé dessus pendant un an et il aurait fallu attendre une autre année pour qu’il sorte, et encore plus longtemps pour obtenir des réactions. En le livrant maintenant, ça nous permettra de jouer l’été prochain et de parcourir les festivals de jazz", poursuit son collègue.

Même si le disque constitue une façon efficace d’entrer dans la folie de Plaster, l’expérience totale se vit dans une salle de spectacle. Souvent accompagnée par une horde d’invités (dont Ariane Moffatt, petite amie d’Alex) lors de ses prestations grandiloquentes, la bande désirait mettre cartes sur table et définir son identité dès le premier enregistrement. "Notre aspiration était de faire ça en toute humilité. On voulait prouver que nous n’avions pas besoin de vedettes pour vendre notre produit. On a voulu se présenter en tant qu’unité, rester vrais et unis le plus possible", raconte le batteur d’origine française.

S’étant forgé une solide réputation au fil des ans, les trois wizz charpentent leurs compositions de manière spontanée, même si cet aspect improvisateur est ensuite réorchestré. Cool et décontractée, la machine à grooves qu’est First Aid Kit respire la liberté et profite largement de l’osmose entre ses membres. "La force principale du groupe demeure cette façon de communiquer à l’aide de nos instruments", précise Plante. "C’est une chance inouïe d’avoir deux âmes sœurs musicales. La communication entre nous trois est tellement puissante que lorsqu’on se lance tête première dans des idées folles sans même connaître la destination, on finit toujours par se retrouver", poursuit Goncalves.

Le 8 février à 21 h
À l’Embuscade

Le 9 février à 21 h 30
Au Trou du diable
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