Jimmy Brière : Coup de cour
Pro Musica invite le pianiste Jimmy Brière pour un récital de la Saint-Valentin. Au programme, bien sûr, des musiques passionnées!
Habituellement, les concerts de la série "Émeraude" présentée par Pro Musica sont donnés le lundi, mais cette fois-ci, ce serait tombé le 13 du mois… Aussi bien repousser au lendemain, et offrir du coup aux amoureux de la musique un concert pour la Saint-Valentin. Ce qui frappe davantage, c’est que Pro Musica invite Jimmy Brière deux semaines après avoir reçu le grand Alfred Brendel et dans la même série qu’un autre grand pianiste d’ici, Marc-André Hamelin. Preuve, s’il en fallait une, de la valeur du jeune trentenaire que l’on vous présentait en septembre 2004 comme quelqu’un "à surveiller".
L’année 2006 s’annonce d’ailleurs bien remplie pour lui. D’abord, il sera en Bulgarie à la fin du mois pour un concert sous la direction de Paolo Bellomia, avec qui il collabore régulièrement. "On part trois jours après le récital du 14, explique-t-il. C’est un concert avec l’Orchestre philharmonique de Ruse, qui semble excellent et qui a déjà reçu des chefs comme Mazur ou Giulini. Je ferai le Concerto pour la main gauche, de Ravel." L’été prochain, Jimmy se joindra à la violoncelliste Denise Djokic, que l’on vient de voir avec l’Orchestre Métropolitain, et au violoniste Alexandre Da Costa, dont l’étoile ne cesse de monter, pour interpréter le Triple concerto de Beethoven avec l’Orchestre de la francophonie et Jean-Philippe Tremblay. L’œuvre sera enregistrée par l’étiquette Disques XXI, très active auprès des jeunes musiciens d’ici (un enregistrement du Trio di Colore, que Jimmy a formé avec des collègues de l’Université de l’Indiana, est aussi prévu, ainsi qu’un disque de musique de chambre avec Djokic et Da Costa!).
Le concert du 14 fera entendre des œuvres de Schubert (les trois Klavierstücke, D. 946), de Liszt (Après une lecture du Dante) et de Brahms (Sonate no 3 en fa mineur, op. 5). "Il y a un lien de continuité dans la tradition allemande entre Schubert et Brahms, explique le pianiste, tandis que Liszt est un peu l’antithèse de Brahms, son contemporain. Je me sens très proche de la musique de Brahms. Il a fait trois sonates à 18 et 19 ans et n’en a plus fait par la suite, mais sa troisième est une pièce énorme! En cinq mouvements, elle fait 38 minutes, un véritable voyage spirituel. On ne peut pas se douter qu’il s’agit d’une œuvre de jeunesse tant il y a là une inspiration d’une maturité incroyable. Il n’y a aucune maladresse d’écriture." Concert passionnant en perspective, avec des maîtres du romantisme. Info: 514 842-2112.
DILEMME À L’AGENDA…
Deux concerts intéressants à voir cette semaine, et ils sont en même temps…
Récipiendaire du prix Opus du disque de l’année 2004-2005 en musique contemporaine (Portrait Montréal, premier disque, et sur sa propre étiquette, Collection QB), le Quatuor Bozzini offrira un concert présentant quatre générations de compositeurs canadiens. On pourra entendre des œuvres de Jacques Hétu, Sabrina Schroeder et, en création, celles de Bernard Falaise, Geof Holbrook et Jean-François Laporte (récipiendaire du prix Opus de la création de l’année au récent gala du Conseil québécois de la musique). Avec la flûtiste Lyselin Adams. Chapelle Saint-Louis de l’église Saint-Jean-Baptiste, 16 février, 20 h. 514 845-4046.
MAESTRA RÉCIDIVE
Après avoir présenté trois concerts consacrés à la création musicale des femmes en mai dernier, la compagnie Maestra récidive et rend hommage à la compositrice Micheline Coulombe Saint-Marcoux, décédée en février 1985, qui fut une pionnière de l’électroacoustique chez nous. Les pianistes Louise Bessette et Laurence Lambert-Chan, la flûtiste Lise Daoust, la percussionniste Marie-Josée Simard et la chanteuse Lu Ye interpréteront sa musique en alternance avec celles de six autres compositrices québécoises. Le concert est organisé en collaboration avec le Centre de musique canadienne. Au Petit Medley, 16 février, 20 h 30. 514 866-3477.