Louise Aubé : L'âge de raison
Musique

Louise Aubé : L’âge de raison

Le spectacle de Louise Aubé, présenté vendredi au Granada, s’inscrit dans la plus pure tradition de la chanson française. Portrait d’une artiste sherbrookoise qui rêve de l’Olympia.

Louise Aubé a eu la piqûre de la scène il y a quelques années, alors qu’elle se produisait pour la première fois devant public à Rock Forest. Depuis, elle travaille avec acharnement pour se tailler une place dans l’univers musical québécois. De L’Assomption à Rimouski et de Montréal à Saint-Ambroise, où elle a remporté le Prix de la chanson primée en 2002, elle chante le regard qu’elle pose sur la société et sur l’être humain. "J’ai toujours rêvé de faire ça, mais j’étais très timide quand j’étais plus jeune. Peut-être que ce n’était pas assez fort. Aujourd’hui, c’est devenu quelque chose de vital."

Son début de carrière un peu tardif n’effraie pas l’auteure-compositrice-interprète. "J’ai toujours fait ce que je voulais. Disons que là, je pousse l’ultime. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’obstacles, mais je n’ai pas peur. C’est une progression. À mes yeux, c’est plus un voyage qu’une destination." Une de ses chansons, Le Tango du temps, illustre bien son propos: "Quand j’aurai l’âge que j’ai, au rythme de mon sang, sans fin je tanguerai, sur le tango du temps; de duels en duos, poursuivant mes frissons, quand j’aurai l’âge que j’ai, je chanterai!" Louise Aubé peut heureusement compter sur l’appui de son conjoint et gérant, Michel Landreville, et de ses enfants. "C’est ma vie avec eux qui m’a amenée à la chanson."

L’artiste souhaite ainsi continuer à présenter ses spectacles d’un bout à l’autre du Québec et imagine même un passage sur la scène mythique de l’Olympia. Elle succéderait ainsi à Aznavour, Pauline Julien et Barbara, de qui elle s’inspire et à qui on la compare parfois. "Je sais que c’est audacieux, mais cette image habite toujours mon esprit." Ce grand rêve de conquérir le public français ne l’empêche pas de garder les pieds sur terre: elle sait qu’il est difficile d’attirer les foules lorsque l’on est encore peu connu. "Je me suis demandé pourquoi j’irais voir mon propre spectacle. Je crois que les gens vont repartir avec quelque chose. Quand tu vas voir un film d’action, tu es content d’avoir passé un bon moment, mais il ne te reste rien. Si tu vas voir un film comme Parle avec elle [Pedro Almodovar], tu en ressors transformé. C’est ce que je cherche à faire." Elle assure par ailleurs qu’elle se donne entièrement, peu importe l’ampleur de l’assistance.

Accompagnée du pianiste Gaëtan Daigneault, Louise Aubé convie donc le public à un spectacle au rythme de l’émotion. "C’est comme une bulle. Il y a des liens entre les chansons. On est souvent touché, ému, mais il y a beaucoup de rires aussi." La pièce Douze Paiements faciles, qui clame l’absurdité de la société de consommation, en est un bon exemple. "Je cherchais à écrire quelque chose de grossi, mais en regardant les publicités, je me suis aperçue que je n’étais pas allée assez loin!" En plus du Granada, Louise Aubé sera au Studio-théâtre de la Place des Arts le 30 mars, au Centre culturel de Weedon le 26 mai et, peut-être un jour, à l’Olympia de Paris…

Le 10 février à 20 h 30
Au Théâtre Granada
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