Yann Perreau : La vie est belle
Musique

Yann Perreau : La vie est belle

Yann Perreau retrouve les scènes québécoises afin de présenter les pièces de son deuxième album, Nucléaire, véritable trame cathartique où il grandit avec l’épreuve, s’élève dans la douleur. Car la vie n’est surtout pas qu’une  salope.

Comme ce fut le cas pour Western Romance (Fullspin, 2002), une rupture amoureuse est à l’origine de Nucléaire, deuxième recueil de Yann Perreau lancé en avril 2005. Mais cette fois, lorsqu’il s’est retiré seul dans le bois avec ses maquettes pour y mettre des mots, une approche particulière s’est imposée. "J’ai essayé de trouver les textes où ressortait quelque chose de lumineux", explique le natif de Joliette bientôt trentenaire. "Je suis rentré dans le gras et j’ai vraiment cuvé ma peine. J’étais écorché mais, sans envoyer la poussière en dessous du tapis, je voulais aller vers l’avant. Je voulais trouver à tout ça quelque chose de constructif, parce que je savais que j’aurais à chanter ce disque-là, ce spectacle-là, pendant un bout de temps, et certaines tounes peut-être toute ma vie… Il fallait que ça aille vers le haut!"

Les remèdes peuvent toutefois varier, concède Perreau. Son vieux compère et réalisateur de Nucléaire, Éric Goulet (Les Chiens), empruntait au même moment un tout autre chemin pour sublimer la même gamme de souffrance. "Oui, c’est drôle, parce que quand je faisais ce disque-là, lui est carrément sauté dans Pleurer la mer Morte", remarque-t-il, faisant référence au très beau et triste album de Monsieur Mono. "Pour ma part, j’avais besoin des deux côtés de la médaille. Et Nucléaire, c’est un peu ça aussi: l’infiniment petit et l’infiniment grand; t’es seul, fragile et vulnérable, mais après ça, tu peux en ressortir plus fort", poursuit-il, estimant dans le même esprit avoir su tirer profit de l’implacable pression liée à tout second album. "Pour un deuxième disque, c’est pas toujours évident de trouver sa place par rapport au premier, sans non plus perdre de vue où tu veux aller avec le troisième. Mais je pense que j’ai précisé mon son un peu, puis je me suis ouvert de belles portes aussi…" Ainsi, de cette créature aussi belle qu’effrayante nommée amour, il dégage un rock tantôt débridé, tantôt planant, mariant guitares, piano et sons électroniques avec tout le groove et la sensibilité qu’on lui connaît.

Avec ses musiciens David Brunet (guitare), Martin Pelland (basse; The Dears), Alex McMahon (claviers) et François Chauvette (batterie), la bête de scène revient dompter les planches, ses nombreuses années d’expérience n’ayant point amenuisé son constant désir d’apprendre. "Je pense que je suis encore aussi rebelle et aussi punk, mais l’intensité est peut-être moins déployée dans les grands mouvements. J’essaie plus de canaliser l’énergie pour que ça sorte dans ma voix, mon regard ou mon expression. J’ai développé un certain contrôle; on finit par s’apprivoiser à un moment donné, rigole-t-il. Mais comme dans la vie je suis quelqu’un d’assez timide, quand je grimpe sur une scène, c’est comme si on me donnait une permission; c’est mon terrain de jeu. Puis j’ai envie de partager l’espoir, la beauté et la poésie, tout en simplicité. J’aimerais être de ces artistes qui font du bien. Un show, ça sert à faire du bien. Faire rire, danser, réfléchir, et donner des frissons…"

Le 15 février à 20 h 30
Au Grand Théâtre
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