PAS DE GRAMMY POUR FUNERAL
Les Canadiens Arcade Fire, Neil Young, Sarah McLachlan et Michael Bublé sont revenus bredouilles de la 48e cérémonie des Grammy Awards, tenue le 8 février à Los Angeles. Respectivement et entre autres nominés pour album alternatif de l’année, meilleure performance rock en solo, meilleur vidéoclip et meilleur album de pop vocale traditionnelle, ils auront dû s’incliner devant les White Stripes, Bruce Springsteen, Missy Elliott et autres Tony Bennett. Le super-groupe irlandais U2 cartonnait pour sa part une nouvelle fois, faisant passer sa collection de Grammys à 21, récoltant ceux pour l’album de l’année et le meilleur album rock (How to Dismantle an Atomic Bomb), la chanson de l’année et la meilleure performance rock par un groupe (Sometimes You Can’t Make It On Your Own), de même que pour la meilleure chanson rock (City of Blinding Lights). La vedette d’American Idol Kelly Clarkson remportait pour sa part les trophées pour la meilleure performance pop vocale féminine (Since U Been Gone) et pour le meilleur album de pop vocale (Breakaway), éclipsant Fiona Apple, Sheryl Crow, Gwen Stefani et Paul McCartney.
Présentée simultanément sur la chaîne Fox, l’émission American Idol attirait par ailleurs plus de 28 millions de téléspectateurs, comparativement à une moyenne de 17 millions sur les trois heures trente de Grammys. Proposant les prestations d’une vingtaine d’artistes dont Madonna et Gorillaz en animation 3D, la bande à Bono, sir Paul et l’imprévisible Sly Stone, l’industrie américaine du disque aura aussi récompensé Green Day, System of a Down, John Legend, Slipknot, Mariah Carey, The Chemical Brothers, Stevie Wonder et Kanye West, pour ne nommer que ceux-ci.
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SAINT-KANYE
Parlant du rappeur Kanye West, dont le seul regret aux Grammys fut de n’avoir pu assister à sa propre électrisante performance (!), il confiait aussi récemment son souhait d’être incorporé à une version modernisée de la Bible, persuadé de devoir y tenir le rôle d’un griot, ces poètes musiciens ambulants d’Afrique Noire dépositaires de la culture orale et réputés être en relation avec les esprits. S’estimant un communicateur hors pair, il soulignait du même souffle avoir révolutionné la musique à maintes reprises et déjà faire partie des livres d’histoire de toute façon. Humilité, quand tu nous tiens…
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CENSURE UN JOUR…
Si les Rolling Stones avaient dû modifier le texte de Let’s Spend the Night Together pour "Let’s Spend Some Time Together" lors de leur passage au Ed Sullivan Show en 1967, les responsables de la Ligue nationale de football n’allaient pas laisser les papis du rock échapper quelconque grossièreté lors du dernier spectacle du Super Bowl, surtout pas après l’incident mammaire de Janet Jackson, il y a deux ans. La voix de Mick Jagger a donc été minutieusement coupée lors de passages sexuellement explicites de deux des trois pièces interprétées lors du concert de la mi-temps, attitude dénoncée par un porte-parole du groupe, reconnaissant toutefois avoir été mis au courant de la situation avant l’événement. Ainsi, à la fin de Start Me Up, la référence à une femme si sexy qu’elle peut provoquer la jouissance chez un mort a été réduite au silence, sort réservé aussi à un homophone de coq désignant en anglais l’appareil génital masculin, lors du premier couplet de Rough Justice. Le "I can’t get no girlie action" de Satisfaction sera toutefois parvenu indemne aux prudes oreilles des 90 millions de téléspectateurs.
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IPODS À VENDRE!
Si vous êtes du genre à succomber impulsivement aux dernières technologies, par exemple les nouvelles générations de lecteurs MPS, et souhaitez vendre votre vieux juke-box personnel sur eBay, pensez-y à deux fois. Car d’après la Recording Industry Association of America (RIAA), vendre un Ipod usagé et chargé de chansons sur le Web équivaudrait à brûler son entière discographie sur DVD, puis la mettre en marché. Mais des douzaines d’appareils du genre, contenant des milliers de MP/, seraient déjà annoncés un peu partout en ligne, pour des prix variant de 95 $ (10G) à 200 $ (20G).
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JAY DEE N’EST PLUS
Le rappeur et réalisateur Jay Dee (a.k.a. J Dilla) est décédé à sa résidence de Los Angeles le 10 février dernier. Au moment de mettre sous presse, les causes de sa mort demeuraient nébuleuses, mais on le savait depuis un certain temps affligé de sérieux troubles aux reins. Originaire de Detroit, Jay Dee (de son vrai nom James Yancey) avait commencé sa carrière dans l’entourage d’A Tribe Called Quest, étendant au fil des années ses collaborations à plusieurs grands du milieu tels De La Soul, Busta Rhymes et Common, en plus se mener son propre projet, Slum Village. Il était âgé de 32 ans.