Stars : Pyromanes en cavale
Musique

Stars : Pyromanes en cavale

Le groupe Stars s’amène pour la première fois à Québec, histoire de présenter les pièces de son petit dernier, Set Yourself on Fire. Ses fragments de pop incendiaire, allumés dans un chalet de North Hatley, embrasent bien des oreilles. Goûtez la chaleur et consumez-vous.

"When there’s nothing left to burn, you have to set yourself on fire…" Si les membres de Stars offraient leurs cœurs en ouverture de leur deuxième album, Heart (Paper Bag, 2003), les voilà qui incitent à l’immolation avec Set Yourself on Fire (Arts&Crafts, 2005). Mais ne vous précipitez pas à votre station-service favorite; il est plutôt question de laisser son cœur s’enflammer, de s’abandonner au chaos au lieu de le combattre, de daigner risquer un meilleur nouveau départ et de ne pas craindre de laisser éclater sa propre histoire afin de mieux la comprendre. Le tout sur des sonorités pop, classiques ou rock eighties joyeusement orchestrées, se mêlant aux célestes harmonies vocales d’Amy Millan (guitares; Broken Social Scene, projet solo) et Torquil Campbell (claviers, trompettes; acteur dans une autre vie).

"Lorsque nous sommes déménagés à Montréal il y a cinq ans, nous sommes tombés amoureux de la région des Cantons-de-l’Est. L’hiver dernier, on a loué une maison à North Hatley et, pendant six semaines, on y a habité tous ensemble puis on a écrit une quinzaine de chansons", souffle Evan Cranley (basse, guitare, trombone) depuis la camionnette étoilée filant sur une route d’Utah, destination Colorado. "Moi et Chris (Seligman; claviers, programmation, cor français), on s’était installé un petit studio dans le sous-sol et on faisait de la musique à longueur de journée… Quand Torq et Amy sentaient qu’il se passait quelque chose, ils descendaient nous rejoindre pour vocaliser", apposant ainsi sur de jolies musiques pop leurs torrides et déchirants dialogues chantés, où le couple s’enflamme, l’amour explose, la communication déraille et la mélodie s’impose.

Le froid mordant de l’hiver québécois, la cohabitation prolongée et les petits remontants alcoolisés auront également attisé l’inspiration de ces musiciens immigrants, venus de New York, Toronto et ailleurs. "Quand tu prends cette folle décision de non seulement écrire, travailler et enregistrer ensemble, mais aussi de vivre sous le même toit, tu peux imaginer toutes les divergences d’opinions, et la quantité phénoménale de boisson nécessaire pour nous réchauffer lors de ces froides nuits… Le feu a pris à quelques reprises! C’est clair que cela peut devenir bouillonnant lorsqu’on est tous ensemble, car nous sommes tous des personnes très créatives…"

Mais l’incendie ultime, ils le réservent pour la scène. En rajoutant le batteur Pat McGee, un guitariste additionnel puis un violoniste, c’est à sept que Stars viendra rencontrer le public de Québec. "On a bien hâte. La réaction des gens à nos spectacles est tellement gratifiante! Au cours de concerts où l’on joue 17 ou 18 pièces, j’ai vu des couples attendre un morceau toute la soirée puis, au moment où on l’entamait, se mettre à s’embrasser comme s’il n’y avait plus de lendemain! C’était vraiment très cool; sûrement une des plus chouettes choses que j’aie jamais vues! Puis les sourires… C’est étonnant de voir comment certaines de nos chansons sont chères au cœur des gens; c’est tout un privilège d’être partie prenante de leur vie comme ça!"

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