Véronique Lacroix : Motifs contemporains
Musique

Véronique Lacroix : Motifs contemporains

Véronique Lacroix, fondatrice de l’Ensemble contemporain de Montréal, dirigera le concert Par-ci, par-là de l’Orchestre de chambre de l’OSTR. Lors de cette soirée, elle tentera de réconcilier le public avec la musique contemporaine.

Dans une conversation, l’étiquette "musique contemporaine" tombe souvent comme une tonne de briques. Elle effraie, crée un sentiment désagréable, annonce l’ennui. Question d’alléger cette dernière des préjugés qui pèsent contre elle, Véronique Lacroix a élaboré un programme où l’aridité, associée à tort au genre, fait place à l’émotion.

"Je dirais que ce concert-là, c’est pour faire tomber un peu les peurs, signale d’entrée de jeu la directrice musicale invitée. D’abord, je vais communiquer avec l’auditoire au fur et à mesure. Je vais expliquer un petit peu qu’est-ce qui constitue les œuvres, comment on peut les aborder pour mieux les comprendre. Le répertoire lui-même a été choisi judicieusement pour donner des points de repère au public." Ce répertoire est composé de quatre pièces d’époques et de compositeurs différents, qu’elle présente en paire. Par exemple, elle regroupe Canzone sol-sol-la-sol-fa-mi de Giovanni Gabrieli (XVIIe siècle) et Par-ci, par-là du compositeur canadien Chan Ka Nin (XXe siècle). "En mettant ces deux œuvres-là en parallèle, je veux montrer que dans les techniques et les approches modernes, souvent, on ne fait que reprendre des idées anciennes. C’est un peu pour rassurer les gens. Je dirais que dans cette peur-là, il y a beaucoup d’appréhensions qui ne sont pas nécessairement justifiées, qui viennent juste de rumeurs ou de mauvaises expériences avec des œuvres qui étaient d’un style plus aride. Mais il faut comprendre qu’il y a autant de sortes de musiques contemporaines qu’il y a de sortes de musiques populaires ou classiques." La passionnée précise que le contemporain sans expression correspond en fait à un courant des années 60: "Mais c’était juste une étape de la musique. Maintenant, il y a toute une palette de couleurs, de richesses et de styles de compositeurs, qui inclut des œuvres très lyriques, très expressives. Elles sont peut-être plus abstraites, mais on peut les aborder plus facilement."

Le concert propose aussi un voyage dans l’univers chantant de Jean Lesage et dans la rudesse sonore d’Edgar Varèse. "Ce sont deux œuvres de styles complètement différents, mais écrites pour le même nombre d’instruments", souligne celle qui requerra tour à tour les services de 8 des 16 musiciens sur place. "Donc là, les gens vont pouvoir apprécier le style de chacun des compositeurs, vu le contraste. La somme des idées musicales va donner des résultats presque opposés. Moi, encore une fois, je vais illuminer ces contrastes-là en découpant les principaux thèmes. Je vais les faire entendre séparément avant de faire un enchaînement", poursuit la femme.

Gardant en tête la notion de plaisir, Véronique Lacroix présente Par-ci, par-là dans un lieu quelque peu inusité, soit au Musée québécois de culture populaire. Selon elle, l’endroit se prête à merveille aux déplacements demandés aux artistes au moment où ils interprètent la pièce-titre du concert. Comme quoi la musique contemporaine est tout, sauf statique!

Le 18 février à 20 h
Au Musée québécois de culture populaire
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