Atréal : Océan tout-terrain
Musique

Atréal : Océan tout-terrain

Le groupe Atréal, auquel participe Fredric Gary Comeau, draine un rock ambiant où les guitares vibrent sous un soleil couchant.

Fredric Gary Comeau en caravane, surfant sur une vague rock 80, en route vers une ville floue la nuit. C’est peut-être l’image qui décrit le mieux le travail du collectif Atréal, une fusion musicale entre des guitares planantes à la David Gilmour et la poésie chaleureuse de Comeau. "Je me considère de plus en plus comme un musicien", souligne en entrevue le poète, qui apprécie l’agencement de son écriture avec l’axe essentiellement instrumental du groupe. "La guitare est une voix, comme la voix est un instrument de musique. Les paroles de Fredric, mi-chantées, mi-parlées, s’harmonisent vraiment bien avec notre musique", ajoute le guitariste et fondateur d’Atréal, Charles Picot, en parlant de la nature de leur complicité.

C’est que les artistes sont tous deux Acadiens d’origine et issus du même patelin. Ils partagent aussi une même attirance pour le voyage et les grands espaces. À écouter l’album éponyme du groupe, sorti en août 2005, rien ne pourrait être plus évident: "C’est une musique et une poésie du mouvement, de la route. Nous sommes en train d’arriver quelque part, après avoir marché sur les falaises", explique Fredric. Charles poursuit: "On apprécie tous deux les grands espaces marins. D’ailleurs, le nom du groupe est né d’une contraction qui évoque cette idée: Atréal, c’est le Montréal atlantique, c’est l’Acadie, entre la mer et la ville. Beaucoup de nos musiciens sont en effet originaires de bords de mer." C’est du moins des créations qui respirent, qui se réverbèrent en écho à la périphérie d’une grande ville. "La ville est au loin, on arrive quelque part, on ne sait où. Atréal, c’est la route, le mouvement, la promesse que quelque chose arrive." Atréal, ou comment voyager sans se déplacer.

L’atmosphère des textes récités rappelle Alain Bashung, pour qui les musiciens éprouvent une affection commune. Pour Charles Picot, c’est aussi Pink Floyd: "J’adore leur mélange de guitares et de claviers qui crée, comme ça, un tapis sonore." Un mélange auquel il ajoute une touche glamour, voire érotique. Il y a de ces ambiances qui ne se perdent pas… D’autant plus qu’on apprend que le groupe tendra à développer de plus en plus la multidisciplinarité de ses interventions…

Fredric Gary Comeau lancera son prochain album à l’hiver 2007. Entièrement en français, il comptera de nombreuses collaborations (dont celles du guitariste Olivier Langevin et du réalisateur François Lalonde). L’artiste s’y attardera à renchérir son penchant aquatique avec un lot de percussions mélodiques. "Ce disque est presque terminé. Il sera très différent d’Hungry Ghosts, il nous amènera ailleurs", confie-t-il.

En spectacle, Atréal alloue à Comeau un espace pour qu’il joue quelques-unes de ses chansons, dont certaines de ses nouvelles, et afin qu’il récite des poèmes issus de ses trois derniers recueils. À écouter l’album d’Atréal, il ne manque que les choeurs du public pour combler la formation. La musique d’Atréal, ça se savoure sur la banquette arrière d’une machine en marche, quelle qu’elle soit.

Le 4 mars
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