Fabiola Toupin : Hymne à l’amour
Fabiola Toupin et l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, sous la direction de Gilles Bellemare, rendent hommage à Édith Piaf le samedi 4 mars, à la Salle J.-A.-Thompson.
"Piaf, s’il y a une femme qui a souffert dans la vie, c’est bien elle! Dans le fond, je peux bien endurer mon mal de dos…" lance une Fabiola Toupin gênée par une douleur apparue sournoisement alors qu’elle marchait en direction du lieu de rencontre. Après quelques grimaces et petites plaintes, la Trifluvienne réussit à faire oublier son mal. Le parcours de l’interprète française est tissé de bien plus grandes souffrances…
UNE ROUTE BORDÉE D’ÉPINES
"Moi, je me suis vraiment mise à apprécier le répertoire de Piaf quand j’ai lu sur sa vie. Il y a plusieurs de ses chansons qui ont pris leur sens, là, quand j’ai compris la douleur du personnage et l’importance que l’amour prenait dans sa vie, cette espèce de débordement, de puits sans fond. Elle était insatiable en ce qui concerne l’amour. C’était une amoureuse incroyable. Elle n’avait pas un caractère facile, non plus. C’était vraiment une leader, une femme qui avait beaucoup confiance, mais qui, à la fois, ne croyait pas en elle du tout. C’était une femme de contrastes, de paradoxes. Et son répertoire est fait de ça, d’extrêmes, de grandes passions, de grandes peines, de grandes déchirures. Ce n’est jamais léger avec Piaf. Ça a toujours une certaine gravité", soutient Fabiola Toupin, qui se voit un peu dans ce miroir de Piaf, dans ce besoin d’émotions fortes.
Autrement, l’artiste ne trouve aucune autre similarité en observant le reflet. Elle nourrit plutôt une certaine admiration: "À l’époque, une interprète, c’était un pôle autour duquel les créateurs se réunissaient pour que leur oeuvre soit transmise. C’était vraiment un rôle noble qui était donné à l’interprète et ça a tendance à se perdre aujourd’hui. Il faut être conscient qu’être un bon messager, c’est un talent en soi. Et me replonger dans cet univers-là m’aide à rester branchée sur ce que c’est d’être interprète, à donner plus de sens à ce métier-là."
TOUJOURS L’AMOUR
Fabiola Toupin affirme que c’est un cadeau extraordinaire que lui offre Gilles Bellemare en l’invitant comme interprète à ce concert de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. Elle se souvient d’ailleurs que l’ancien chef d’orchestre avait voulu lui donner ce présent il y a bien longtemps, au début des années 90. "Mais j’étais trop jeune à l’époque. Même si j’aurais bien aimé le faire, je suis contente que ça me soit proposé maintenant. J’ai beaucoup plus la force, la maturité et l’expérience pour le faire."
Accompagnée de l’Orchestre, elle chantera 16 pièces de Piaf, dont certains classiques: La Vie en rose, Mon manège à moi, Non, je ne regrette rien… Le programme explorera plusieurs facettes de l’amour. "On passe de l’amour romantique à l’amour-souffrance, à l’amour-folie! C’est un tour de chant. J’ai vraiment voulu me mettre au service du répertoire. Et les chansons parlent tellement, et la légende de Piaf est tellement lourde, que je ne dis rien. J’ai tout à chanter dans ce show-là. Je n’ai rien à dire", conclut la jeune femme de 30 ans.
Le 4 mars à 20 h
À la Salle J.-A.-Thompson
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