Mara Tremblay : Laisser entrer le vent
Musique

Mara Tremblay : Laisser entrer le vent

Mara Tremblay vient offrir en spectacle ses nouvelles chansons pleines d’amour et de sérénité. Les yeux remplis de soleil, les joues rosies par la douce brise de la vie, elle se découvre même une voix neuve. À nouvelles lunes, rien d’impossible.

Sur son troisième et plus récent album, Les Nouvelles Lunes (Audiogram, 2005; successeur de Chihuahua [1999] et Papillons [2001]), Mara Tremblay apparaît non seulement dans les meilleures dispositions imaginables, mais elle semble de plus avoir subi une effective cure d’attendrissement aux cordes vocales. Car si bon nombre de mélomanes avaient deviné dès Le Teint de Linda le talent indéniable de la jeune femme, certains trouvaient en son timbre râpeux et nasillard un obstacle à sa juste appréciation. Mais lors d’une exposition country-western au Musée de la civilisation où elle chantait en duo avec sa choriste Anabel Langevin, Mara retrouvait le plaisir de chanter. "Jouer à deux avec Anabel, ça m’a apporté beaucoup de confiance, indique-t-elle. Puis ça m’a permis de découvrir ce que je chantais… Parce qu’avec le band [formule électrique complète], je chantais, mais je ne m’entendais pas. Alors quand on s’est retrouvées à deux, on entendait les voix, puis je me suis surprise à aimer chanter", poursuit la mère de famille, ajoutant la grossesse comme autre stimulant vocal majeur. "J’ai beaucoup, beaucoup chanté enceinte; des interprétations, puis des trucs qui demandaient de la concentration sur la voix. C’est extraordinaire de chanter puis d’avoir quelqu’un en dedans qui reçoit ça…"

Mais cela ne signifie pas que la Mara plus tourmentée des débuts ne ressurgit pas à l’occasion. En concert, par exemple. "On touche aux trois albums", confie la principale intéressée. Elle ajoute: "Tout ça fait partie de moi, c’est différentes facettes de moi; même les plus vieilles chansons, je les sens encore très proches. Je pense que ce sont trois côtés de ma personnalité qui se complètent. Puis en spectacle, l’un aide à saisir l’autre et vice-versa; ça aide à comprendre le chemin…"

Ce voyage qu’elle offre au coeur de sa musique correspond un peu au type de forfait tout compris en dépaysement que Mara recherche auprès de ses musiciens préférés. "Oui, c’est très important; même quand je découvre des disques d’artistes que je connais et que j’apprécie, mettons comme Beck, j’aime qu’ils arrivent avec un album nouveau, qui m’amène ailleurs, expose-t-elle. Si un artiste arrive avec un album trop familier, pour moi, c’est pas ça. J’ai besoin de voyager… Surtout en musique; il y a tellement d’espace, c’est tellement illimité comme forme d’expression artistique que c’est l’fun de visiter des nouveaux coins. Parce qu’il y a plein de monde qui fait de la musique dans une espèce de créneau de son que tout le monde est habitué d’entendre. Et ça, il y en a déjà en masse; pas besoin d’en faire d’autre!"

Le 4 mars
Au Gambrinus
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