Stéphanie Lapointe : La fleur du mal

Nos grands-mères diraient de Stéphanie Lapointe qu’elle a une vieille âme. Ainsi parle-t-on de ces êtres qui semblent porter en eux, par atavisme, tout le savoir humain, malgré leur très jeune âge. Concurrente la plus en porte-à-faux par rapport à la machine staracadémicienne – elle confiait notamment à Julie Snyder, quelques minutes avant le vote final qu’il fallait choisir l’autre finaliste, qu’il y avait erreur sur la personne -, préférant les petites salles de 50 places au Centre Bell et la compagnie de son équipe de créateurs aux plateaux de télévision, la Longueuilloise d’origine a complètement désarçonné les critiques de musique québécois encore étonnés qu’une fleur puisse émerger de ce qu’ils considèrent comme du fumier, avec son premier album, Sur le fil, sorti en août dernier. "Ah! Je m’y suis habituée. Tu sais, après la finale, je n’avais aucune crédibilité aux yeux des jeunes artistes que j’aime le plus au Québec, j’avais toujours l’impression qu’il fallait que je baisse les yeux devant tout le monde et ça, c’était très difficile. Toute ma vie, j’ai eu un chemin louable; je fais deux mois de télévision et je n’ai plus le droit d’exister comme avant! Ça m’a forcée à rester humble. Star Académie, c’est un incroyable tremplin qui peut devenir un énorme casse-gueule, une arme à double tranchant. Tu n’es pas nécessairement prêt à porter un spectacle sur tes épaules ou à sortir un album tout de suite en sortant de là. Mais ce que j’ai trouvé le plus difficile, c’est de conserver ma singularité dans une aventure comme celle-là."

Un jour, en visite chez une amie, Stéphanie rencontre une femme qui venait de gravir le Kilimandjaro. Une semaine plus tard, elle avait son billet d’avion en poche! "Ça fait partie de moi, je fonctionne à l’instinct. Mais c’est difficile à assumer! Ça m’a fait prendre conscience que quand tu dis oui impulsivement à des gens, tu as des responsabilités et il faut que tu honores ça jusqu’au bout." Ayant eu vent de son projet, l’organisme CARE Canada lui a demandé de profiter de l’occasion pour recueillir des fonds afin de construire une usine de production de jus de fruits au Sénégal, ce qui aiderait directement quelque mille petits producteurs de fruits, dont une majorité de femmes. La jeune femme a accepté sans hésiter, elle qui rêve depuis l’enfance de faire du développement international. Stéphanie s’associe de nouveau à CARE cette année pour parachever la construction de l’usine et organise un spectacle-bénéfice qui aura lieu le 8 mars prochain, à l’occasion de la Journée internationale de la femme.

Le 8 mars
Avec Catherine Durand, Éric Goulet, Hugo Lapointe, Kevin Parent, Manuel Gasse, Marc Déry, Mario Calliari, Marie-Mai, SNF, Sylvie Paquette et Tristan Malavoy.
Aux Deux Pierrots
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