Tina Dico : La vie en rouge
Tina Dico est plus qu’un autre joli minois dans la galaxie pop. Connue comme l’une des voix féminines du collectif Zero 7, la Danoise tente maintenant sa chance en solo et débarque à Montréal.
Avec sa beauté glaciale et statuesque, Tina Dico se donne des airs de star d’Hitchcock comme Grace Kelly ou Kim Novak, ou de soeurette de Gwyneth Paltrow. Mais voilà, la dame empoigne plutôt sa guitare et conjugue habilement sobriété, douleur des sentiments et sensualité sur son premier album complet disponible en Amérique du Nord (mais en réalité son troisième), In the Red. Jointe sur son cellulaire quelques heures après le tournage d’un clip, la jeune femme ne laisse pourtant entrevoir aucun signe de fatigue et s’adonne au shopping. "Tu sais, la musique m’amène toujours dans le rouge. Ça peut même parfois devenir envahissant", laisse-t-elle tomber pour expliquer le titre du compact.
Loin des doucereux sentiers électro-lounge ambiants de Zero 7 (où elle agissait à titre de choriste sur l’album When It Falls), In the Red propose un climat folk-rock mélancolique et velouté, des textes introspectifs en forme de journal intime et de l’émotion à fleur de peau. De quoi ravir les férus de Sarah McLachlan et Beth Orton. "Zero 7 n’était qu’un projet pour moi. Ce fut une expérience incroyable qui m’a permis de me balader aux quatre coins de la planète et de visiter des endroits fabuleux, mais mon coeur a toujours été dans mon écriture et je désirais chanter mes propres chansons. C’est donc un album hyper-personnel que je présente", raconte la jeune femme.
Récipiendaire de l’équivalent d’un Grammy dans son Danemark natal, la jeune auteure-compositrice-interprète mène sa carrière solo de front depuis cinq ans. Armée d’une voix à la fois angélique et pénétrante, la grande blonde désire maintenant faire ses preuves en Amérique. Reconnu pour son boulot avec de grosses pointures telles que le défunt quintette anglais The Verve, Chris Potter a réalisé In the Red. Une expérience de studio particulièrement déstabilisante pour la belle. "Chris travaille différemment de tous ceux que j’ai croisés sur mon chemin. C’est un être qui a une opinion sur tout. Il désirait que ce soit immaculé. Je n’étais pas habituée à mettre autant de temps sur un album mais j’ai appris à aller jusqu’au bout d’une idée et d’une vision grâce à lui."
Si, enfant, elle se remplissait les oreilles de la prose raffinée du Montréalais Leonard Cohen, c’est la vague grunge et le débarquement de Nirvana qui marqua au fer rouge la jeune fille studieuse. "Ça a complètement changé le monde. À l’époque, j’étais ado et j’ai découvert à quel point cette musique était libératrice. J’étais une nerd, une bonne fille, quoi! En écoutant Kurt Cobain, j’ai découvert qu’il y avait d’autres façons de faire les choses." Mais c’est l’album Ten de Pearl Jam qui secoua véritablement Tina. "Quelque chose m’attachait à Eddie Vedder et à sa façon de livrer un texte. À 15 ans, j’essayais de chanter comme lui. Je voulais être comme lui!" poursuit la blondinette, un sourire dans la voix.
Ressentant un besoin urgent de dépaysement, l’ambitieuse jeune femme a déménagé ses pénates dans la pluvieuse ville de Londres où elle réside depuis maintenant quatre ans. "J’ai besoin de me sentir en vie et, parfois, ça me fait faire des choses complètement cinglées, sur un coup de tête. Dès que je me sens trop confortable dans une situation, je vais faire quelque chose afin de me retrouver dans une situation plus désespérée! Je suis perfectionniste dans tous les autres départements de ma vie mais en musique, je me laisse simplement guider par mon instinct." Avec un résultat aussi gracieux, qui s’en plaindra?
Le 6 mars
Au Café Campus
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