Troud'homme : Faire son bonhomme de chemin
Musique

Troud’homme : Faire son bonhomme de chemin

Cinq ans après avoir remporté Granby, Troud’homme sort son premier album, Lettres à l’humanité.

Le groupe sherbrookois Troud’homme a gagné en finale de Granby la même année que Pierre Lapointe. Il a même coiffé au fil d’arrivée Kaïn, qui est sans doute l’une des formations les plus populaires de l’heure au Québec.

Souhaitant sortir un album à leur goût, les musiciens du collectif ont pris le temps de bien faire les choses. En résulte Lettres à l’humanité, un CD enregistré par Alexandre Nadeau et réunissant 11 titres s’apparentant à autant de bouteilles envoyées à la mer dans le but de réveiller un monde qui se perd dans l’individualisme, la course à la performance et l’instantanéité. "On peut-tu prendre le temps de faire quelque chose?" questionne le volubile et sympathique chanteur du groupe, Pierre Marcoux.

S’il se cache derrière les paroles et musiques de Troud’homme, l’auteur-compositeur-interprète louange le travail de son groupe, dont tous les membres participent aux arrangements. "On a une démarche collective sur laquelle je tripe, fait-il remarquer. La démarche collective me pousse à me dépasser." Autodidacte, Pierre Marcoux écrit depuis toujours. Au primaire, il avait même amorcé l’écriture d’un roman d’espionnage. Il a appris la guitare seul, dans le but de composer ses chansons.

Même si l’écriture occupe une grande place dans sa vie, Pierre Marcoux n’est pas un pendant masculin de Lynda Lemay. Composer des chansons lui demande travail, temps et persévérance. "Avec la musique, on est condamné à l’effort, souligne-t-il. L’écriture et la musique, c’est de la résolution de problèmes." Malgré tout, Troud’homme avait en banque plusieurs chansons quand est venu le temps d’enregistrer. "On aurait pu enregistrer un album double", constate le chanteur. Le choix final s’est fait en fonction du thème suggéré par le titre de l’album.

Aux premières écoutes, le disque surprend par son éclectisme. Un refrain hip-hop peut côtoyer un air reggae ou une ballade aux accents brésiliens chantée par Marie-Claude Élias, dont la voix s’est ajoutée à la formation depuis qu’elle a été couronnée à Granby. "Pour Troud’homme, l’important, c’est le message", souligne Pierre Marcoux, qui tente de définir le style de la formation en utilisant les mots rock, progressif, alternatif. En plus de toucher à une diversité de styles, Troud’homme se démarque par le tuba de Jean-Philippe Dutil, qui agit à titre de base et vient colorer de façon unique les chansons de la formation. Heureux du disque, Pierre Marcoux est conscient que le résultat n’est pas parfait. "Plus on va travailler ensemble, plus on va évoluer."

Le 6 mars à 17 h
Au Loubards
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