Twilight Hotel : Occupation double
Mine de rien, Twilight Hotel, duo country folk indépendant sorti de la poussière des Prairies, fait tourner les têtes une par une. Portrait d’un couple nomade exaltant issu d’une ville sédentaire et isolée.
C’est dans un festival musical ontarien que Brandy Zdan et Dave Quanbury, fils d’une musicienne et conteuse professionnelle, se rencontrent et s’adoptent, à la fois musicalement et amoureusement. Les deux musiciens et chanteurs unissent leurs voix, qui se marient presque trop aisément, pour faire naître un mélange roots: nouvelle musique enracinée dans le blues, le jazz et le country, parsemée de guitares, d’accordéon, de mandoline et de piano. Consciente de la complexité de ses noms de famille, la paire décide de s’appeler Twilight Hotel, une appellation qui, comme s’en défend Brandy, n’emprunte rien au tube de Quiet Riot. "Twilight Hotel est en fait une de nos chansons, à propos d’un véritable hôtel du nord du Manitoba autour duquel Dave a inventé une histoire totalement fictive. Alors on a adopté ce nom", explique-t-elle avec légèreté.
"C’est quelque chose qu’on fait souvent. Quand on se promène à travers le Canada, on voit des noms étranges de petites villes ou d’endroits et on les utilise pour capturer une image et inventer à partir de là, poursuit-elle. On a passé la majeure partie des deux dernières années à conduire à travers le pays, et quand tu es sur la route huit heures par jour, tu regardes par la fenêtre et tu trouves de l’inspiration."
Le duo profite de ses multiples talents pour gérer sa carrière en toute indépendance, chemin qui ne va pas sans son prix. "Avec l’industrie folk-roots, ce n’est pas nécessairement difficile. Ça prend beaucoup de travail, mais c’est tout à fait possible de le faire", explique Brandy. La jeune chanteuse apporte une nuance: "Nous ne voulons pas rester indépendants pour toujours, mais présentement, c’est la meilleure façon de faire les choses. Dave fait toutes les réservations de concerts et c’est très épuisant, surtout que nous sommes constamment sur la route. Mais ça nous permet une meilleure compréhension de tout le processus."
Il pourrait sembler surprenant de constater qu’un duo aussi inspiré vient de Winnipeg. La ville oasis, au beau milieu des Prairies, représente pourtant une inspiration pour le tandem. "Nous entretenons une relation amour-haine avec la ville. On l’adore et on aimerait y vivre longtemps. Mais en même temps, son centre-ville agonise et les trottoirs sont tous craqués. Winnipeg a un petit côté sale et terreux, mais à la fois très vrai. Ça te donne envie de partir, mais tu veux toujours y revenir parce que c’est inspirant, tu vois?" s’enquiert Brandy.
"Elle [Winnipeg] se trouve au beau milieu des Prairies, laissée à elle-même. Tu dois conduire des heures pour atteindre la grande ville la plus près, à l’est comme à l’ouest. Et partout autour, ce ne sont que des terres et des fermes. C’est donc comme si la ville n’était pas influencée par quoi que ce soit. On a donc été influencés par le fait de ne pas être influencés!" déduit Brandy à la farce. Le résultat n’en est pas moins singulier, appliqué et flamboyant.
Le 5 mars
Au Black Sheep Inn
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Bethune
Twilight Hotel
Festival Distribution