Damien : Il le voulait
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Damien : Il le voulait

Damien s’entretenait avec nous alors que sa pièce J’essaye d’arrêter ébranlait les ondes de MusiquePlus. Huit mois plus tard, ses chansons trônent toujours au sommet des palmarès radiophoniques. Consécration?

Reprenant le refrain du Blues du businessman popularisé par Claude Dubois, J’aurais voulu a catapulté Damien au sommet des palmarès des radios commerciales. Parallèlement à cette mini-révolution, ses clips font bonne figure à MusiquePlus et les offres de concerts se multiplient.

Il faut dire que l’artiste est passé en deuxième vitesse lorsqu’il quitta en partie la structure rap locale montréalaise. Laissant Iro Productions (avec lesquels il garde de bons contacts) et LOCAL Distribution pour se joindre à l’agence Intuition et au distributeur DEP, Damien s’est attiré les foudres de quelques indépendants, mais jusqu’à maintenant, force est d’admettre que le choix s’avère plutôt payant. "Je sais que j’ai choqué plusieurs personnes en prenant cette décision, mais les gens doivent se mettre à ma place, explique-t-il. Je joue de la musique. Mon but est d’être entendu par le plus grand nombre d’oreilles possible. Avec mes pièces qui tournent à la radio, je dois m’assurer de la visibilité de mon album en magasin. Si je veux vivre un jour de ma musique, je dois pouvoir répondre à la demande des acheteurs, même si ceux-ci doivent se rendre chez Wal-Mart pour se procurer mon disque."

Ce premier album éponyme qui lui valut un contrat avantageux, Damien l’a enregistré, mixé et réalisé seul dans le sous-sol d’une boutique de vêtements de Granby en 2002-2003. Sans domicile fixe, il vécut même dans le local pendant quelques mois. "J’étais en pleine rupture amoureuse à l’époque et c’était la galère à l’appartement. J’ai donc dormi pendant quatre mois sur le sofa du studio." Des pièces comme J’essaye d’arrêter, Bye bye bébé et Mes défauts s’inspirent directement de cette période trouble vécue par le rappeur, qui inclut énormément de guitare acoustique dans ses compositions. Une tendance de plus en plus répandue sur la scène hip-hop québécoise où la six cordes occupe une place de choix sur les récents disques d’Accrophone, de Daniel Russo Garrido et des Deux Tom. "La guitare acoustique me permet de composer un rap différent. C’est aussi un bon moyen de rejoindre le public québécois, plus habitué à la tradition des chansonniers. D’ailleurs, lorsque ma pièce a fait son entrée sur les ondes des radios commerciales, on a réalisé que les auditoires pouvaient aimer le rap d’ici. Les stations ont donc décidé de faire jouer Accrophone plus souvent. Pour moi, c’est une preuve que mes choix ne sont peut-être pas si mauvais pour la scène locale. Plus il y aura de rappeurs d’ici sur les ondes des radios commerciales, mieux le mouvement hip-hop québécois se portera."

En attendant de se produire à Québec, Damien tente toujours d’obtenir les droits du Blues du businessman afin d’inclure J’aurais voulu sur son album. Pour l’instant, la pièce se télécharge gratuitement sur le site de Damien (www.albumdamien.com) et se retrouve sur les premiers exemplaires du compact (ceux jadis vendus par LOCAL).

Le 10 mars à 20h
Au Théâtre Petit Champlain
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