Duke Robillard : Blues-A-Rama
Le guitariste de blues Duke Robillard, après une carrière fructueuse de plus de 40 ans, réalise Guitar Groove-A-Rama, un portrait des différentes influences qui ont forgé son style.
Franco-Américain par les origines québécoises de la famille paternelle, Duke Robillard grandit à Woonsocket, au Rhode Island. La proximité du festival de blues de Newport, qui aidera beaucoup au revival du blues, éveillera l’intérêt du jeune musicien pour le genre: "Adolescent, je me rendais chaque année à Newport. J’ai vu en concert tous les grands musiciens de blues: Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Mississippi John Hurt. C’est là que j’ai découvert le blues." Cette passion l’amènera à fonder en 1967, à l’âge de 17 ans, la célèbre formation Roomful of Blues: "Je venais de découvrir B.B. King et le rythm’n’blues. J’ai essayé, avec Roomful of Blues, de recréer ce son." Robillard a très vite saisi les liens qui unissent le blues, le jazz et le swing: "Très tôt, il m’est apparu évident que la musique de Hank Williams était du blues blanc. Je me suis rendu à La Nouvelle-Orléans. J’ai écouté Lonnie Johnson. Maintenant, je cherche à connaître ce qu’il y avait au début, les toutes premières racines, tant celles provenant d’Afrique que celles issues de la musique traditionnelle britannique ou irlandaise."
La carrière de Duke Robillard en fait une encyclopédie vivante du blues. Avec Guitar Groove-A-Rama, il propose un tour d’horizon de différents styles ou musiciens qui l’ont aidé à trouver sa propre voie. Des chansons évoquent le folk blues de Sonny Boy Williamson, le gospel de Ray Charles, le rythm’n’blues de Steve Cropper, le jazz: "Sonny Boy m’a beaucoup influencé par son feeling. J’aime la première période de Ray Charles; au début, il était encore influencé par Nat King Cole et par Charles Brown. Le producteur Gary Wexler l’a encouragé à développer son propre son. Parmi les guitaristes de jazz des années 30-50, mon préféré est Barney Kessel. J’aime le feeling de blues qu’il y a dans son jeu. J’essaie de rendre une version personnelle de ces styles." Avec la pièce Blues-A-Rama, le guitariste rend hommage aux guitaristes de blues qui l’ont marqué, de Lowell Fulson à Albert Collins, en passant par Muddy Waters et Jimmy Rodgers: "Depuis le début, ma musique est à la fois une carrière et un hobby. Déjà, quand j’étais tout jeune, la plupart des sons venaient de la façon dont je me servais du pic. Alors je me suis toujours plu à imiter les sons, à chercher à les dépasser."
Avec Guitar Groove-A-Rama, Duke Robillard nous réserve quelques belles surprises, comme la pièce traditionnelle Dark Eyes, le célèbre Danny Boy, du grand auteur-compositeur britannique du début du XXe siècle Frederick Weatherly (auteur de Roses from Picardy), et une pièce de Bob Dylan, issue de l’album John Wesley Harding, Down Along the Cove: "Dark Eyes est une chanson que mon frère aîné m’a apprise très tôt. Je ne l’ai jamais vraiment jouée sur scène. Je l’interprète sur un rythme de tango. Pour ce qui est de Danny Boy, j’essaie de lui donner un petit côté gospel ou funky. Down Along the Cove, de Dylan, est un rockabilly. J’essaie de reproduire la façon dont j’entends la chanson."
Le 16 mars
Au Cabaret du Capitole
Voir calendrier Folk/Country/Blues