Micheline Scott : De la rue à l’odyssée

Celle qui a principalement chanté les Piaf et Garland sur la scène outaouaise a décidé de reprendre le taureau par les cornes et offre, sous forme de rétrospective de sa carrière, un spectacle empreint de nostalgie et de sérénité. De fait, le nouveau spectacle de Micheline Scott présentera principalement des compositions originales – allant du blues au jazz -, ainsi que quelques interprétations inédites. Quand on demande à la chanteuse ce qui explique ce changement de cap, elle répond avec humour: "Ça doit être l’âge! (rires) J’ai commencé ma carrière comme ça. Je m’étais présentée à Granby en 1977 et j’avais gagné le premier prix comme auteure-compositrice-interprète. Je me suis dit que cette fois, j’avais le goût de revenir un peu à mes racines", remarque-t-elle.

La "môme", c’était la jeune chanteuse qui se baladait de ville en ville pour pousser quelques notes de chansons. "J’ai commencé très jeune et je me souviens qu’on faisait des spectacles sur n’importe quel coin de rue avec un lampadaire et qu’on se promenait avec nos décors… Surtout pendant la période estivale, où on allait à Toronto, à Québec…"

La "diva" en elle est, sans aucun doute, la chanteuse élégante à la voix unique qui a conquis l’Outaouais depuis plusieurs années. ""À la diva", bien, sans vouloir dire que je vis comme une diva, parce que c’est pas vrai, je crois que c’est parce que j’ai voulu me faire plaisir et choisir des chansons que je voulais chanter depuis longtemps, que j’aimais personnellement. C’est peut-être pour montrer un côté plus caché de moi", avance-t-elle.

L’exercice de la rétrospective, par lequel elle est allée piger dans les chansons du début de sa carrière jusqu’à aujourd’hui, lui a permis de faire quelques constats. "À l’âge que j’ai, j’ai peut-être moins peur d’être authentique, de choisir des choses qui me plaisent et qui me parlent vraiment", explique-t-elle, se gardant bien de révéler le nom des chansons qu’elle interprétera, pour "garder des surprises".

Celle qui avait collaboré avec d’autres auteurs-compositeurs de la région aux disques Connivence 1, 2 et 3 à la fin des années 70 avait aussi produit son propre disque, où elle chantait Piaf, en 1996. Est-ce qu’un projet de sceller ses propres chansons serait dans l’air? "Il y a toujours eu le projet d’endisquer, mais j’ai jamais voulu repasser par le manège des rendez-vous et des histoires de compagnies de disques. Je n’ai plus vraiment le goût de sacrifier mon argent et mon énergie à le faire toute seule pour le moment. Je préférerais faire quelque chose de plus simple, en studio avec des gens qui me connaissent depuis longtemps et qui ont le goût de vivre ça avec moi aussi", confie-t-elle.

Et avec sagesse, elle ajoute: "Je crois que quand les choses doivent se passer, elles se déroulent sans difficulté. C’est sûr que si on parlait à un autre niveau où les gens vivent de ce métier depuis longtemps puis qu’ils ont tous les outils pour le faire… On est plus des artisans que des artistes, ici, dans la région; même si j’ai voyagé beaucoup, il reste que c’est nous qui prenions les responsabilités de tout ça, et puis c’est pas le même régime que Céline Dion! (rires) Alors maintenant, je suis plus réaliste et je me dis: "Ça se peut que je le fasse, sinon, bien, je vais continuer de chanter"." Micheline Scott présentera à nouveau le spectacle Piaf-Garland: une voix, deux passions le 24 avril au Hilton du Lac-Leamy.

Le 30 mars à 20h
À la Salle Jean-Despréz
de la Maison du citoyen