Nathalie Lessard : Poétiquement vôtre
Musique

Nathalie Lessard : Poétiquement vôtre

Nathalie Lessard, colporteuse de poèmes, sera au Côté-Cour samedi. La parole est donnée à celle qui porte la parole des poètes québécois.

Pour son deuxième album, Nathalie Lessard a colligé quelques-uns des plus beaux poèmes écrits par des Québécois, leur insufflant une vie nouvelle et permettant aux mots de reprendre tout leur sens. À force d’être en contact avec ces textes forts, l’envie lui a pris de chanter sa propre poésie. "À côtoyer ces auteurs-là, évidemment, on prend le pli de la plume", affirme-t-elle avec un clin d’oeil dans la voix. Ce nouveau projet devrait sortir en septembre, à moins que quelque occasion retarde ce nouveau projet… On lui a en effet demandé de faire le spectacle d’ouverture du rallye Chantons français, l’équivalent belge de nos Coups de coeur francophones. Entrevue avec celle qui oblige à une nouvelle définition du terme porte-parole

La poésie survit souvent mal lorsqu’elle est travestie en chanson, dont le texte a plutôt l’habitude de répondre à la musique. Comment est-ce que tu surmontes ce problème?

"On a vraiment une recherche pour respecter les oeuvres. On a mis, par exemple, les premières pages de L’Avalée des avalés en drum’n’bass, c’est une façon de l’actualiser. Mais aussi, c’était pas innocent non plus comme placage musical; c’est vraiment que, dans cet extrait-là, il parle beaucoup de l’urbanité, du rythme moderne dans lequel on vit. Pour nous, le drum’n’bass, c’était quelque chose qui appuyait bien ce texte-là. J’ai l’impression que c’est ce deuxième niveau de lecture-là qui fait que le transfert est réussi."

Arrive-t-il que la mélodie soit créée avant de choisir le texte?

"Pas souvent. On fait plus l’exercice contraire, mais c’est arrivé… On avait développé une mélodie, puis au cours de mes lectures, je me suis dit: "Hé! Ça irait bien ensemble!" Y’a donc aussi toutes ces images que l’on met dans la musique qui font la réussite de cet album-là."

D’où t’est venu le désir de mettre en musique la poésie?

"J’ai étudié en littérature française à l’Université Laval et j’avais en arrière de moi une formation en théâtre et en musique. J’ai pas trouvé mon lot là-bas parce que j’avais l’impression qu’on encarcanait la poésie dans une étude très théorique. On oubliait un peu l’émotion. Aussi, il y avait plusieurs cercles littéraires… Je trouvais que ça semblait réservé à une certaine élite, des abonnés de la poésie. J’me dis que si la poésie était habillée autrement, sans tout ce côté pompeux, probablement qu’on la trouverait mieux. C’est le but de ma démarche: démocratiser la poésie."

À quoi doit-on s’attendre pour ton spectacle au Côté-Cour?

"Lorsque les endroits se prêtent moins à une grande formation – on s’entend que six musiciens avec une interprète sur une scène, ça prend de la place -, on a une formation électro-acoustique. C’est avec cette formation-là qu’on s’en vient à Jonquière. On va être avec Tatiana Dubé, au clavier et au bidouillage électro, et également avec François Thibault à la guitare. En plus des chansons de Pièces d’identité, il y a deux de mes nouvelles pièces que l’on fait dans le spectacle, histoire de prendre le pouls, de prendre nos aises, aussi."

Le 25 mars
Au Côté-Cour
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