Fortin Léveillée Lagacé Nasturica : La Bohème
Le duo Fortin-Léveillé, connu pour ses interprétations joyeuses de musiques brésiliennes et tziganes, s’est ouvert à des rencontres. Richard Léveillé nous parle du concert qui sera donné avec Éric Lagacé et Marin Nasturica.
Lelièvre Denys
Depuis 15 ans, les guitaristes Luc Fortin et Richard Léveillé comblent les amateurs de musique sud-américaine, de musique gitane, de jazz et de classique. Cinq albums qui témoignent d’un haut niveau de virtuosité, et surtout d’un plaisir fou de jouer: Valse d’automne, Tropical Norte, Avenida Café, Soleil et Tranquilidade. À l’été 2003, ils font la rencontre du fabuleux accordéoniste Marin Nasturica à l’OFF Festival de jazz de Montréal, dans le cadre d’une soirée Hommage à Django: "Marin décollait, tartinait ça large. Il a trouvé que notre façon de jouer était pareille. Peu de temps après, il nous a appelés et a suggéré de faire appel à Michel Donato, avec qui il jouait fréquemment. Nous nous sommes rencontrés pour voir si c’était compatible. Marin voulait faire du manouche. Nous autres, on voulait faire des compositions." En 2005 paraissait l’album Fortin Léveillé Donato Nasturica.
Originaire de Roumanie, Marin Nasturica s’établit à Montréal en 1987. Comme en témoignent trois albums réalisés ici (Tendresse et Passion, Jazz et Romance et Marin Nasturica Virtuoso), l’accordéoniste est à l’aise autant dans la musique tzigane, le jazz, la musique roumaine folklorique, le musette (les chansons de Maurice Larcange) que dans le classique (Bach, Paganini, Rimski-Korsakov, Khatchatourian). Le répertoire du quatuor s’est donc élargi: "Nous privilégions tous le matériel original. Ça amène une certaine variété. Y’a toujours eu, chez Luc et moi, une grande place accordée à l’improvisation. Marin est à l’aise dans tous les genres de musique, la musique juive, la musique des Balkans. Avec Michel, ça swingue! Moi, je m’inspire de plus en plus des troubadours du nord-est du Brésil, des gauchos (paysans) qui ont un niveau de jeu très élevé à la guitare." Jouer à quatre amène certes une nouvelle dynamique: "Luc, qui a toujours été responsable des mélodies, va travailler plus dans l’accompagnement. Moi, mon jeu est très rythmique. Michel et moi, on double les basses, on les fait à la tierce, à l’octave."
Pour ces quatre musiciens, la musique n’a pas de frontières: blues, swing manouche, valse, samba gitane. De ces genres populaires se dégage une atmosphère festive. Une version gypsie de L’Hymne au printemps rappelle les origines modestes des personnages de Leclerc: "Félix a rencontré Django en France. Ils logeaient au même hôtel. Son jeu s’est transformé, est devenu plus riche, avec beaucoup d’accords diminués. Luc et moi, on a toujours fait le lien. Y’a quelques années, on faisait Bozo en swing." En l’absence de Donato (en Europe pour plusieurs mois), c’est Éric Lagacé qui sera à la contrebasse. Nous pouvons l’entendre plus en classique (il fait partie des ensembles Arion, Amati, Boréades et de l’Ensemble contemporain de Montréal), mais il accompagne Oliver Jones dans la grande tournée que le pianiste effectue au Québec présentement.
Le 7 avril
Au Grand Théâtre
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