Gaétan Laperrière : Heureux bouffon
Musique

Gaétan Laperrière : Heureux bouffon

Le baryton québécois Gaétan Laperrière embrasse pour la première fois un premier rôle comique dans l’opéra Falstaff de Giuseppe Verdi. Rencontre avec le fier gaillard.

Écrit par Giuseppe Verdi en 1893, Falstaff s’inspire des Joyeuses Commères de Windsor ainsi que des parties I et II d’Henri IV de William Shakespeare. Pour le baryton Gaétan Laperrière, c’est une grande première! "Quand ça fait 25 ans qu’on chante et qu’on a l’instrument pour chanter Falstaff, à un moment donné, il y a des choses comme ça qui passent et on en profite! J’ai toujours voulu le faire!" s’exclame l’homme à la voix rauque au bout du fil, ajoutant que le premier opéra qu’il a "vu et entendu" fut ce célèbre opéra. "Falstaff, c’est un personnage "plein de lui-même"; en anglais, on dit "full of it". Il se croit irrésistible et pense que toutes les femmes sont après lui, qu’il n’y a personne qui peut lui résister. C’est un personnage plein d’entrain."

Traçant un portrait risible de la condition humaine, cet opéra comique en trois actes met au centre le personnage tapageur de Falstaff, dont la suffisance va lui jouer des tours… "Combien de fois on croise des hommes qui se croient irrésistibles? Et même, je ne veux pas dire que je suis un Falstaff, mais à mon âge – j’ai 54 ans -, je me crois encore irrésistible. (rires) Même si on se sent non désirable quelques fois… Et en répétitions, je vivais à la Falstaff; quand il y avait des choses qui ne me plaisaient pas, je le disais!" sourit-il.

À ce rôle-titre qu’il endosse pour la première fois, il s’est préparé en ayant comme guide son oncle Robert Savoie, qui l’a interprété à maintes reprises: "Les gens disent souvent: "Une chance que le professeur était là!" Mais une chance que j’étais là, moi, pour voir ce que le professeur avait à me donner! Je ne l’ai pas lâché!" rigole-t-il.

"Ainsi, quand tu arrives à la première répétition et que tout est assimilé sur le plan musical puis que tu as une certaine conception du personnage, alors ça peut prendre de la maturité", remarque le chanteur, qui a largement vanté le talent de la metteure en scène Glynis Leyshon, qui dirige la Playhouse Theatre Company à Vancouver. "Ty Paterson est aussi un très bon chef d’orchestre, il est très précis. Il est en contrôle, on sait exactement ce qu’on a à faire."

Les magnifiques voix des huit interprètes du spectacle seront accompagnées du Choeur d’Opéra Lyra Ottawa et soutenues par l’Orchestre du CNA. "C’est plein de couleurs, de variétés. Je pense que c’est vraiment un opéra de famille; il n’y a pas de violence, c’est vraiment comique", conclut Gaétan Laperrière.

Du 8 au 15 avril
À la Salle Southam du CNA
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