Jean-François Dubé : Sortir du silence

Quatre ans après la parution de son premier album solo, Le Lion dompté, Jean-François Dubé refait surface avec un album éponyme. Écorché par une douloureuse peine d’amour, l’auteur-compositeur de 32 ans a sublimé sa tristesse en composant des chansons plus personnelles qu’à l’accoutumée. Si on chamboulait l’ordre des chansons de l’album, on pourrait y lire le cycle de l’amour: l’euphorie des débuts, la routine qui s’installe, la rupture, la déprime, la rencontre d’un nouvel amour… Le tout chanté avec cette voix juste et puissante, sans doute l’une des plus belles du rock québécois.

Même s’il a ouvert une porte sur son intimité, Jean-François Dubé ne s’apitoie pas sur son sort pour autant. Quand on glisse le CD dans le lecteur, on pense un peu plus au rock de Bryan Adams qu’au folk de Noir Silence, le groupe qu’il a quitté il y a déjà sept ans, mais qui continue de lui coller à la peau.

Le chanteur, qui habite Sherbrooke depuis six ans, avoue avoir connu la crise de la trentaine, les doutes, les remises en question… C’est pourquoi, à la différence de son premier album solo, il a cette fois décidé d’aller chercher des collaborateurs pour valider ses idées.

"Ça fait un bout que je roule, dit-il. Je commence à connaître mes forces et mes faiblesses." Se considérant comme bon mélodiste, il reconnaît ses faiblesses côté textes. Parmi les co-auteurs de l’album, on remarque donc les noms de ses amis Stéphane Baillargeon et Sylvain Tremblay (Kermess, Pete Möss). Il a aussi remodelé une chanson de Raphaël Rioux (Espace simple, Jaune), À vélo, qui ouvre bien l’album. Jean-François Dubé cosigne également une chanson avec Roger Tabra, Une semaine; la pièce la plus intense de l’album, à l’image de son co-auteur. "Roger Tabra, c’est un gars super intense. Y’a pas de breaks après ce char-là!" illustre Jean-François. "Il a une personnalité tellement grande que ça déborde de partout." Le travail en duo a été ardu. Dubé raconte en rigolant qu’en cette journée où ils ont composé la chanson, Tabra l’a insulté, est parti se coucher pour plus d’une heure, lui a servi de l’absinthe… Dubé est parti de là complètement épuisé, mais avec une chanson en main. "J’ai appris beaucoup de cette expérience, admet-il. Les images fortes ne viennent pas nécessairement de grands mots. Une belle chanson, c’est souvent des mots simples, mais bien placés."

S’affairant à la promo de son album, Jean-François Dubé prévoit présenter ses nouvelles pièces en concert à l’automne. Avant, il aura retrouvé ses anciens collègues de Noir Silence pour une tournée d’événements estivaux. Il poursuit également son travail au sein de Pete Möss, band de rock sale pour lequel il devient un spectaculaire bassiste cracheur de bière.

Jean-François Dubé
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