Robert Leroux : Armée zappatiste
Robert Leroux nous invite à une soirée de crash boom bang dans l’esprit de l’univers percussif de Frank Zappa. Chaud devant!
Les amateurs de la musique de Frank Zappa savent bien qu’il avait une prédilection marquée pour les instruments de percussion. Ils savent aussi que le compositeur Edgard Varèse a exercé une grande influence sur la musique de Zappa. Les codirecteurs de l’Atelier de percussion de l’Université de Montréal, Julien Grégoire et Robert Leroux, ont choisi de concevoir un programme autour de ce thème. Robert Leroux explique: "Il y aura une seule oeuvre de Zappa, mais elle est en deux volets, c’est-à-dire que nous ferons la fameuse Black Page, mais nous jouerons aussi une oeuvre de Walter Boudreau, qui s’en est inspiré et qui a écrit pour nous une série de variations sur Black Page qui s’intitule Quatre préludes "sautés" sauce Page Noire." Boudreau est un autre compositeur dont la musique fait un grand usage de la percussion et il est également très inspiré par la musique de Varèse; on se souvient aussi qu’il a plusieurs fois dirigé, avec l’ensemble Dangerous Kitchen, d’excellentes versions de Black Page, et jusque sur disque (Port-Royal PR-2210-2).
Au sujet du reste du programme, Robert Leroux poursuit: "Nous avons choisi des oeuvres qui présentent, de près ou de loin, un lien de parenté avec l’univers de Zappa. Nous débuterons donc avec Ionisation (1929-31) d’Edgard Varèse, que nous interpréterons en collaboration avec l’Ensemble de percussion McGill, parce qu’il s’agit d’une pièce qui réclame 13 percussionnistes, mais aussi parce qu’il y a longtemps que l’on cherche un moyen de collaborer avec eux. En fait, on ira jouer l’oeuvre chez eux d’abord (le 10, à 20 h, à la Salle Pollack), puis ils viendront la faire chez nous. Nous jouerons ensuite une composition de Bernard Épaud, un ancien étudiant de la faculté de musique; il y aura ensuite une oeuvre dans laquelle les percussions sont utilisées de façon insolite, comme ça arrive souvent chez Zappa. Il s’agit d’une pièce de György Ligeti, Sippal, Dobbal, Nadihegeduvel (2000), pour mezzo-soprano et quatre percussionnistes. Ils sont appelés à jouer de toutes sortes d’instruments: sifflet, ocarina, et il y a même un mouvement où ils ne jouent que de l’harmonica! Ça démontre bien que les percussionnistes doivent être prêts à tout en tant qu’interprètes! Il y aura aussi, durant la première partie du concert, une oeuvre d’un étudiant en percussion et en composition, Charles Côté-Potvin, qui s’est inspiré du thème du concert. La deuxième partie débutera avec une oeuvre d’André Boucourechliev, Archipel III (1969); il s’agit d’une pièce pour piano et six percussionnistes dans laquelle l’improvisation a une part très importante."
Un programme costaud, c’est le moins qu’on puisse dire! C’était aussi le cas de celui qui présentait la musique de Steve Reich, que l’Atelier a donné en décembre dernier et qui a connu un tel succès qu’il sera repris la saison prochaine à la SMCQ. Pour découvrir la richesse de ces musiciens que l’on cache souvent tout au fond de la scène, mais qui, cette fois-ci, se paient la traite!
Le 12 avril
À la Salle Claude-Champagne (entrée libre)
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