UB40 : Retour aux sources
En 1980, UB40 empruntait son nom au formulaire d’assurance-emploi britannique et se lançait dans une formidable épopée d’enregistrements et de tournées qui se poursuit encore aujourd’hui.
Quand on demande à Robin Campbell, guitariste et chanteur de UB 40, de tenter d’analyser l’évolution du son du groupe, de Signing Off au plus récent, Who You Fighting For?, il se montre d’abord prudent: "De toute évidence, quand on écoute une oeuvre de plus de 25 ans, il faut replonger dans le contexte de l’époque. Musicalement, nous n’avons pas tellement changé: je dirais même que nous avons bouclé la boucle, en revenant aux mêmes méthodes d’enregistrement!"
À la remarque que leur plus récent disque rappelle en effet le son de leurs plus anciens, le guitariste s’illumine: "Tu me fais plaisir! C’est ainsi qu’on l’espérait, en fait! Ça faisait longtemps qu’on s’employait à revenir là où nous en étions à nos débuts, musicalement. On est passé par une période où on a dû faire des albums avec lesquels on n’était pas très heureux. Là, nous en sommes revenus à écrire et à jammer tous ensemble dans la même pièce", raconte-t-il. On a eu vent des déboires que certains membres ont connus en Jamaïque. Ceux-ci s’étaient fait escroquer en achetant une propriété à Négril dans le but d’en faire un studio à un type qui n’était finalement pas le propriétaire des lieux… "Je tiens à préciser que UB40 n’a jamais eu de studio en Jamaïque; il s’agit de mon frère Ali et de Brian (Travers, saxophoniste), qui ont lancé un label et enregistré beaucoup de monde là-bas. Sauf que l’immeuble où était situé le studio n’appartenait pas à celui qui le prétendait…", dit-il avec une ironie qui laisse entendre qu’il n’était pas vendu au projet. Il se réjouit tout de même d’avoir été invité à jouer au Reggae Sunsplash 2006 en août prochain, qui effectue un retour après une dizaine d’années d’inactivité. "Si tu savais le nombre de fois où nous étions programmés au Sunsplash… Cette année, on doit jouer le vendredi, alors il y a de bonnes chances que ça se fasse."
La série Labour of Love, trois volumes d’anthologie des meilleures chansons jamaïcaines de leur jeunesse, fait assurément partie de leurs albums les plus populaires en carrière. À l’époque, leur manière peu orthodoxe de régler la question épineuse des droits d’auteur en avait impressionné plus d’un. Robin tente d’expliquer: "Évidemment, on doit régler avec les ayants droit. Or, on sait qu’en Jamaïque, les chanteurs cèdent leurs droits aux producteurs pour une bouchée de pain, alors on a organisé des méthodes de paiement… disons un peu créatives pour certains cas précis. Ça a fait une grosse différence pour certains; en particulier Lord Creator, qui a écrit Kingston Town. Il était à l’hôpital quand cet album est paru et on nous a confirmé que ce chèque avait payé ses traitements et qu’il avait même pu se construire une maison! On l’a su lorsqu’on a tourné un documentaire sur nous en Jamaïque et qu’ils l’ont fait témoigner."
Le 10 avril
Au Métropolis
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