Le Volume Était Au Maximum : Ma machine et moi
Musique

Le Volume Était Au Maximum : Ma machine et moi

Le Volume Était Au Maximum a mis cinq ans avant de se produire sur scène pour la première fois il y a un an. Tête à tête avec un rockeur… différent.

Dreadlocks, barbe et lunettes fumées, le compositeur et chanteur du Volume Était Au Maximum, Johnny Love, est un être mystérieux. Décrit dans la pièce Les Teenage Gluesniffers (une reprise adaptée des Queers) comme un retardé mental, il n’en est rien lorsqu’on le rencontre en entrevue. Déstabilisant, introverti au maximum et gêné, peut-être bien, mais retardé? Absolument pas.

Assis dans un café rue Saint-Laurent avec le nouveau claviériste du Volume Fritz Van Volsen, Johnny ressemble mentalement à son complice: "deux mésadaptés sociaux, fans de Back to the Future, qui ont plus de facilité à communiquer avec les machines qu’avec les humains", comme ils le disent eux-mêmes. En fait, le rockeur exprime ses sentiments envers ses semblables à l’aide de ses pièces teintées de naïveté amoureuse: "Ma princesse, elle n’aura jamais froid / Ma princesse sera toujours avec moi", chante Love sur Les Princesses.

C’est qu’à l’âge où les garçons commencent à jouer au docteur avec leurs voisines, Love s’amusait plutôt à démonter tout objet électronique, "des téléviseurs en particulier". Cette relation atteint son paroxysme au début des années 2000, époque où il décide, avec ses amis les processeurs, de fonder Le Volume Était Au Maximum. En solitaire, devant son écran d’ordinateur, il enregistre alors cinq albums en cinq ans, dont Radio Maximum, lancé de manière indépendante l’automne dernier et relancé par les Disques Anubis ce printemps.

À l’écoute du compact au registre punk inspiré des Ramones, des Queers et de Screeching Weasel, jamais on ne se serait douté qu’il puisse être l’oeuvre d’un seul homme. Méticuleux à souhait, Johnny y a superposé tellement de pistes de guitares, de basses, de claviers et de batteries que ses compositions évoquent le fameux "wall of sound" de Phil Spector. "Chaque pièce compte au minimum 32 pistes. Quand tu entends une note de clavier, en réalité, il y a six instruments qui la jouent. Ça me prend un temps fou, mais je serais incapable d’enregistrer avec d’autres personnes. Je suis trop désagréable. En 2005, j’ai recruté quelques musiciens pour jouer les pièces du Volume sur scène, car je n’avais pas le choix. Si tu veux que ta musique sorte de ton sous-sol un jour, tu dois inévitablement te produire devant public. Mais si j’avais le choix, je ne ferais que des albums, pas de spectacles, ni d’entrevues."

Pourtant, tout bouge rapidement pour Le Volume Était Au Maximum, complété par la claviériste Catherine Love-City, le bassiste Delroy Tchang et le batteur Joakim City. Le groupe s’est produit à maintes reprises et a même joué en première partie des Queers lors de leur dernier passage à Montréal: "Ils étaient fantastiques, un peu vieux, mais fantastiques! Joe (Queer, leader du combo fondé au New Hampshire en 82) nous a d’ailleurs dit que la pièce Teenage Gluesniffers était maintenant à nous. Nous pouvons en faire ce que nous voulons. En concert, il la présente même comme une reprise du Volume."

Établi à Montréal, mais originaire de Granby, le groupe a bien sûr pris Joe à la lettre en lançant un vidéoclip pour l’extrait. À votre tour de harceler Musique Plus pour qu’il soit diffusé.

Le 14 avril
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