Miklós Takács : Choeur ouvert

L’UQAM n’est pas forcément la première université qui vient en tête lorsque l’on pense à une faculté de musique. Pourtant, le département de musique de l’institution est florissant. À titre d’exemples, notons que l’ensemble Pentaèdre y a sa résidence et que le choeur que Miklós Takács dirige depuis sa fondation célébrait ses 25 ans en 2002. Le Choeur de l’UQAM, le plus grand choeur classique au Québec, jouit d’une solide réputation et il a déjà brûlé les planches du prestigieux Carnegie Hall à quatre reprises. "Vous savez, explique Miklós Takács, j’ai déjà enseigné à McGill et à Ottawa et il y a bien sûr des institutions qui sont prestigieuses parce qu’elles existent depuis très longtemps, mais l’UQAM a, justement, le dynamisme de la jeunesse! Et nous pouvons quand même nous permettre d’inviter la plus vieille université au monde, celle de la Sorbonne!"

Le chef a étudié à la Sorbonne après être passé, dans sa Hongrie natale, par le Conservatoire Béla-Bartok et l’Académie Franz-Liszt (il compte parmi ses professeurs Zoltán Kodály, György Ligeti et Nadia Boulanger); c’est donc pour lui un grand plaisir de pouvoir enfin inviter, après ceux de la cathédrale de Salzbourg ou de l’Université de Vienne, l’ensemble français qui compte une centaine de voix.

Le premier concert, donné à l’église Saint-Jean-Baptiste pour le Vendredi saint (14 avril, 20 h), réunira les deux choeurs et l’Orchestre de la Société philharmonique de Montréal (aussi fondé par Miklós Takács, en 1982) pour présenter la Passion selon saint Jean, de Bach. "Le Choeur de Paris-Sorbonne aura joué l’oeuvre le 9 avril à Paris et il prendra ensuite l’avion pour venir la chanter avec nous. Ce sera un grand événement, avec 350 personnes sur scène!" Les solistes seront Louise Marcotte (soprano), Michèle Motard (mezzo), Sarkis Barsemian (ténor), Michiel Schrey (ténor), Marc Boucher (baryton) et Marc Belleau (basse).

Deux jours plus tard, les deux choeurs se joindront à celui de la basilique Notre-Dame pour la grand messe du dimanche de Pâques (11 h), durant laquelle on pourra entendre la Messe solennelle (1900) de Louis Vierne et le Psaume 150 (1888) de César Franck. Pierre Grandmaison sera aux grandes orgues et Laurent Martin à l’orgue de choeur. C’est Denis Rouger, directeur du Choeur Paris-Sorbonne, qui agira comme chef.

Enfin, troisième rendez-vous pour les deux choeurs et leurs chefs, le mardi 18 avril (20 h) à la salle Pierre-Mercure, pour un programme de musiques françaises (Debussy, Ravel, Chabrier) auxquelles s’ajouteront Quatre chansons slovaques pour choeur, quintette à vent et piano, de Béla Bartok. Avec la participation de Pentaèdre et des pianistes Sara Beucler et Myriam Therrien.

Le chef du Choeur de l’UQAM compte bien faire de ce Festival de Pâques un nouveau rendez-vous annuel pour les amateurs de musique chorale. Cela ne l’empêche pas de travailler actuellement à la traduction française d’un opéra de Zoltán Kodály, Székely Fonó (La maison des fileuses), qu’il espère pouvoir enregistrer avec son ensemble.

Grand concert, le 14 avril
Église Saint-Jean-Baptiste

Grand messe chantée, le 16 avril
À la basilique Notre-Dame

Programme français, le 18 avril
À la Salle Pierre-Péladeau