Nanette Workman : Jamais sans mon blues
Musique

Nanette Workman : Jamais sans mon blues

Nanette Workman délaisse son repaire campagnard pour venir présenter la première de son spectacle Mississippi Rolling Stone, fruit de son amour inconditionnel pour le blues.

Mississippi Rolling Stone, c’est le titre du plus récent album de Nanette Workman, troisième opus d’une trilogie blues entamée avec Roots’n’Blues (2001) et Vanilla Blues Café (2003). "L’idée vient d’un ami à moi qui m’a envoyé la chanson Mississippi Rolling Stone, me disant qu’il me verrait très bien la chanter", expose-t-elle depuis son refuge à la campagne. "Moi, je ne connaissais pas cette vieille chanson d’Ike et Tina Turner, puis quand je l’ai entendue, j’ai adoré ça et je me suis dit: mon Dieu, ça parle du Mississippi en plus!" ajoute la native de Jackson, avant de mentionner la brochette de musiciens étoiles qui l’accompagneront sur scène, en plus des nombreux invités spéciaux dont on taira les noms afin de préserver la surprise. On peut du moins s’attendre à y retrouver Jimmy James et Steve Segal à la guitare, Brian Smith à la basse, Bob Stagg aux claviers, Sébastien Langlois à la batterie, puis les soeurs Karine, Marie-Ève et Caroline Riverain aux choeurs.

Célébrant cette année ses 40 ans de carrière, la chanteuse reconnaît que si une chose a changé depuis ses débuts dans le milieu, c’est bien l’explosion de l’offre. "Quand je suis arrivée au Québec en 1966, il y avait quelques interprètes, peut-être un ou deux chanteurs québécois, mais il n’y avait pas grand monde, se souvient-elle. Aujourd’hui, on est saturés; il y a tellement de stock, tellement de musique qui sort chaque année qu’on ne sait plus quoi en faire. Et la radio, ben ça n’a pas tellement changé; la radio populaire joue encore les mêmes 15 chansons tous les jours, rigole-t-elle. Ça a toujours été comme ça. Mais aujourd’hui, il y a quand même plusieurs postes où on peut écouter d’autres genres de musique…"

Puis quand vient le temps de faire le vide, le grand air et sa horde d’animaux de compagnie lui permettent de s’évader de la jungle du showbiz. "Oh, énormément! Moi, quand j’arrive chez moi, je dégonfle. J’ai trois chiens, une vingtaine de chats, une maison de campagne avec pas beaucoup de monde autour; c’est tranquille, vraiment la paix. Pas de stress. Parce qu’il y a beaucoup de stress dans cette business-là, poursuit-elle. Je suis devenue un peu solitaire depuis une dizaine d’années. Mon fils a son appartement maintenant, il va au collège. Et avant, j’avais un manager, mais plus maintenant. Depuis un bon moment, je fais ça toute seule, comme une grande fille. C’est correct; c’est une autre gig…" Vous appréciez le côté business? "Pas vraiment, non. Parce que dans le business, il n’y a pas de coeur, il y a juste des chiffres. Mais il le faut! Car tu ne peux pas être émotif dans le business si tu veux réussir; c’est ce qu’ils disent. Moi, je ne ferais pas une bonne femme d’affaires parce que je suis trop émotive, trop sensible. Je sais faire des affaires, mais j’aime pas ça…" La dame préfère chanter, et on ne s’en plaindra surtout pas.