Musique

John Vanderslice, Pierre Bensusan, Charles Dubé, Manu Militari, Supersuckers : Brèves Musique 2006-04-20

John Vanderslicep>Bien qu’il soit l’une des figures les plus discrètes et effacées des circuits indie-rock américains, cet artiste de San Francisco n’en est pas moins hautement respecté de ses pairs; il a déjà entre autres assuré les premières parties de formations telles que Spoon, Death Cab for Cutie et Pedro the Lion. Prolifique, il a livré cinq disques depuis 2000 (tous parus sur l’étiquette Barsuk) et son dernier, Pixel Revolt, a été reçu par les critiques comme son oeuvre la plus accomplie à ce jour. Doté d’une fine plume narrative, c’est à coup de mélodies poignantes qu’il forge de sombres complaintes et qu’il livre des récits torturés où se mêlent approches autobiographique et fictionnelle. Le 22 avril, à la Casa Del Popolo (4873, Saint-Laurent), avec Wooden Wand And The Vanishing Voice. (C. Risler)

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Pierre Bensusan

Inspiré par des précurseurs comme John Renbourn et Leo Kottkee, Pierre Bensusan est devenu l’un des représentants les plus importants de la guitare acoustique des 30 dernières années. Il a développé un style personnel qui intègre des éléments de la musique celtique, du folk américain et du jazz, mais aussi du Moyen-Orient et de l’Amérique du Sud. Un jeu caractérisé par un sens aigu de la mélodie et une véritable conception orchestrale. Son dernier album, Altiplanos, présente une écriture ouverte et actuelle, avec beaucoup de textures et de couleurs. Les influences musicales abondent: le folklore irlandais et le bluegrass, mais aussi les racines algériennes, le gospel et la bossa. L’inspiration de plusieurs des pièces manifeste une préoccupation sociale: hommage à Ingrid Betancourt et aux nombreuses victimes d’intolérance. Le 25 avril au Green Room. (D. Lelièvre)

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Charles Dubé

Photo: Alain Dufour

Histoire de marquer la fin d’une vaste tournée totalisant plus de 75 concerts, Charles Dubé offrira une dernière représentation de son spectacle Réverbère à Montréal, le vendredi 21 avril dès 20h, au National. Premier essai de l’auteur-compositeur-interprète réalisé par Rick Haworth, Réverbère était lancé au printemps 2004, figurant pendant de nombreuses semaines au palmarès des meilleurs vendeurs au Québec, en plus de récolter une nomination au dernier Gala de l’ADISQ, dans la catégorie meilleur album pop rock. À la suite de prestations remarquées sur les planches de St-Malo (été 2005), Paris et Nantes (janvier 2006), Dubé s’envolera pour la Suisse à la fin mai pour y présenter une nouvelle série de spectacles. (P. Ouellet)

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Manu Militari

Figure montante de la scène hip-hop locale, Manu Militari proposait récemment Voix de fait, un premier album sale, catalyseur de révolte. Ayant battu des records de téléchargement sur les sites consacrés au hip-hop québécois avec la pièce-titre, le jeune homme intègre et marginal, auteur d’un rap de rue au langage cru, présente un premier spectacle solo. Accompagné de MC Stan et DJ Scorpion, le leader de Rime Organisé (groupe vainqueur du concours Hip Hop 4 Ever en 2003) nous promet un événement multimédia avec une poignée d’artistes graffeurs ainsi qu’un VJ qui se chargeront de l’ambiance visuelle de la soirée. Une prestation à l’image de son album: dure, sans compromis et remplie de beats lourds vachement décapants, peaufinés par l’équipe de Hot-Box Productions. Oreilles prudes s’abstenir! Le 25 avril prochain au Main Hall. (S. Martel)

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Supersuckers

Longtemps l’inclassable bête noire de chez Sub Pop, les Supersuckers (dont le nom est inspiré d’un film porno à petit budget) oscillent entre rock’n’roll acidulé et country déglingué depuis déjà plus de 18 ans. Si tous s’entendent pour dire que leur grand moment de bravoure fut sans conteste le très parodique Must Have Been High de 1997 reprenant les poncifs du country à la Sergio Leone, les Supersuckers n’ont cependant jamais perdu de vue leur amour intempestif pour Satan et la débauche. Après bien des gueules de bois et le départ plus qu’accidentel de leur batteur, les Texans, sous l’influence du charismatique Eddie Spaghetti, ont ces jours-ci délaissé le ski de printemps et traînent leur dégaine sur les routes ennuyeuses de l’Ontario via Montréal. Il s’agira là d’une rare occasion d’entendre l’effroyable I Was Born Without a Spine ou le très niais Pretty Fucked Up qui, sous des apparences débonnaires, affichent une hallucinante maîtrise musicale. (F. Desmeules)