Salvatore Adamo : Cure de jouvence
Musique

Salvatore Adamo : Cure de jouvence

Salvatore Adamo est de passage chez nous pour une mini tournée et profite de l’occasion pour évoquer Zanzibar, son très joli dernier album en forme de cure de jouvence.

Avec Zanzibar, sorti en 2003, Adamo a pris un sérieux coup de jeune. Le chanteur s’est entouré des musiciens et de la femme d’Arno (pour un duo), de l’arrangeur de Bénabar (Fabrice Ravel-Chapuis), de Maurane, qui chante avec lui une chanson, la délicate Tant d’amour qui se perd. On savait qu’il avait l’art d’écrire de charmantes ritournelles (Les Filles du bord de mer, Mes mains sur tes hanches, Petit Bonheur ou encore la badine Vous permettez, Monsieur?), des textes engagés (l’increvable Inch’Allah). On constate aujourd’hui qu’il n’a rien perdu de son talent et que l’auteur demeure d’une verdeur formidable.

De Ravel-Chapuis, Adamo dit qu’il "aime beaucoup sa façon de traiter les cuivres et les cordes". "Zanzibar a commencé avec les musiciens d’Arno, dont j’apprécie l’énergie. Ils ont un peu un jeu comme le groupe irlandais The Pogues: ambiance de bistrots, de marins. C’est le fil conducteur que je voulais dans cet album: les cuivres, la fanfare. Pour faire la synthèse entre mes origines siciliennes et le fait que je vive en Belgique. Les fanfares festives sont très belges et les plus mélancoliques sont italiennes, à la Fellini, Nino Rota", raconte un Adamo enthousiaste et détendu au bout du fil. Ce qui augure le meilleur pour les concerts, où il promet de reprendre, en plus de ses immortelles, une dizaine de chansons de Zanzibar.

"À partir des cinq titres que nous avons faits avec les musiciens d’Arno, j’ai choisi les autres collaborateurs, Renaud Letang, Frank Eulry. En écoutant pas mal de disques, j’ai souhaité travailler avec eux." Il y a aussi le jeune et fringant chanteur Albin de la Simone qui joue des claviers sur quelques morceaux. "Maurane, on avait déjà fait un duo ensemble pour la télé. Et cette fois, j’estime qu’elle a sublimé Tant d’amour qui se perd par le velours de sa voix et l’expression de son âme." On pourrait dire la même chose du sieur Salvatore: ses nouvelles chansons sont veloutées et plusieurs d’entre elles (Ève de mon rêve, Un air en fa mineur) pourraient à leur tour devenir des classiques. L’homme se bonifie avec l’âge, il chante de mieux en mieux.

Avant d’être un album romantique et engagé (Mon douloureux Orient, Ô monde!), Zanzibar est un mot qui fait rêver, mythique: "Comme je le dis dans la chanson, je ne savais pas où ça se trouvait. Si vous m’aviez demandé, il y a trois ans, où était situé Zanzibar, j’aurais vaguement indiqué l’est de l’Afrique. Depuis, je me suis informé, j’ai des amis qui y sont allés, ils ont trouvé ça très beau, et j’ai promis à ma femme de l’emmener là-bas pour son anniversaire."

Après ses spectacles chez nous, Adamo retourne en studio, en partie avec la même équipe qui l’a aidé à créer l’éclatant Zanzibar, avec des douzaines de nouvelles chansons déjà écrites, prêtes pour l’enregistrement. Il ne s’arrête jamais, tant mieux, il vivra plus longtemps. Des refrains plein la tête.

Le 24 avril à 20h
À la Salle Southam du CNA
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